lundi 24 décembre 2007

c'est la belle nuit de Noël...

C'est étrange la nostalgie, comment ça peut vous prendre sans que vous ne vous en doutiez...
Ce soir, 24 décembre, 22 heures 40, je suis donc seul devant mon ordinateur quand on est d'habitude en famille. La faute à moi, qui ai accepté un concert demain à Strasbourg. Et à personne d'autre. En plus, comme je l'ai dit , j'ai déjà réveillonné et ouvert mes cadeaux de Noël à minuit, à minuit aujourd'hui plutôt que demain donc. Et eu mon content de câlins doux de ma petite filleule, et de chaleur familiale et de douceur et de belotes au coin de feu.

Mais a-t-on jamais vraiment assez de tout cela ?... Il semblerait que non :
Aurélie m'a laissé un message sur mon téléphone cependant que j'étais dans le train, et elle prête à passer à table. Message qui répondait à celui que je lui avais laissé en attendant mon train, à Angers, pour lui souhaiter une belle soirée.
Et Aurélie, qui est tellement habituée à côtoyer les fées qu'elle en est devenue une, a dû décéler dans ma voix une petite fêlure, parce qu'elle m'a dit la chose la plus belle qu'on m'ait jamais dite, pour de vrai. J'ai pleuré en l'entendant :
"Tu es un saltimbanque qui apporte de la magie aux autres au prix de quelques nuits dans le train au moment où d'autres sont avec leurs familles. Dis-toi que demain, à Strasbourg quand tu chanteras, ceux qui t'écouteront auront un peu plus de magie dans leur Noël."

vendredi 21 décembre 2007

le jour le plus court

Alors voilà : c'est la nuit la plus longue de l'année. C'est bien, parce que c'est le moment où on sait que le meilleur est à venir - petit à petit, mais à venir, indubitablement. Cette année, je ne me suis pas fait à ce que le jour se couchât à 16 heures 30. Ça tombe bien que ça dure pas ; pendant un mois encore, au moins, l'essentiel sera d'y croire - mais après, on le verra pour de vrai !
Pour fêter ça, j'ai presque fini mes cadeaux de Noël. Tout est dans le presque...
Qu'on s'entende bien : j'adore Noël, et ça depuis que je suis tout petit. Quand j'étais môme, on allait fêter Noël en Corrèze, tout près de chez le Grand Jacques. C'était merveilleux : on avait des sapins partout et juste à choisir lequel on préférait, bien souvent de la neige et puis des soirées de réveillon fastueuses, où on s'amusait beaucoup - d'abord à chercher le Père Noël par tout le village, 200 habitants, en comptant la grande banlieue, 50 dans le bourg en fait... et tous dans la confidence : "Ben on l'a vu partir par là il y a cinq minutes". Résultat inévitable : quand on revenait, il était déjà passé. Je crois que mon petit frère n'a jamais compris par quel mystérieux hasard. Puis, plus grands, on faisait des séances de jeu, d'abord organisées par mon oncle (celui-là), puis par mon frère et moi, avec le plus grand sérieux et force creusage de tête des semaines avant.
Quand tout ça s'est terminé, même après le divorce de mes parents, Noël a jamais été un moment dur, genre "faut que j'aille passer une journée en famille, au secours". Nonnon, moi j'aime bien jouer à la belote avec les grands-mères et tout ça, vraiment beaucoup.
Et qu'on s'entende bien, là encore : j'adore faire (et recevoir, merci d'avance...) des cadeaux. Mais je déteste les acheter. Pas seulement parce que je suis radin (info ! mais pas pour les cadeaux, justement), mais parce que j'ai jamais la bonne idée. Et parce que je m'y prends toujours le 22 décembre. Quand c'est pas le 26.
Alors ce soir, armé de patience et d'une liste de cadeaux (mesdames messieurs, saluons le premier zeugme de ce blog !), je suis allé à mon Virgin du coin. Pourtant il est petit, ce Virgin du coin (pas assez con pour aller sur les Champs-Elysées quand même !) - mais, croyez-moi si vous voudrez : j'étais pas le seul à avoir eu cette brillante idée. Vingt minutes d'attente aux caisses. Bon, on sait ce qu'on fait, alors on se plaint pas !
Le hic, "c'est là qu'est l'os" dirait Bourvil, c'est que je sais jamais quoi offrir aux mecs. J'ai nommé : mon frère (à force d'être petit, il a quand même bientôt 29 ans, et même une petite fille (voir ), mon père, l'ami de ma mère et mon cousin. Tous des gens que j'aime bien mais qui lisent pas, qu'aiment pas aller dans les musées, qui portent pas de bijoux - enfin rien que je puisse imaginer facilement.
Pour mon frère, j'ai rusé : petit week-end en amoureux avec sa belle (il a pas l'adresse de ce blog j'espère ?...). J'ai même trouvé un vrai truc bien pour mon père, un truc pour lui pour de vrai (pas une énième cravate, d'autant plus qu'il en mettra plus dans six mois quand il sera à la retraite...) - et là je suis fier : le DVD d'un film qu'il m'avait dit avoir aimé quand il était sorti.
Me restent donc sur les bras : mon cousin et l'ami de ma mère. Si on veut pas offrir la traditionnelle chemise, encore un rasoir ou, le pire, une bouteille de vin - ben voilà : moi je sèche.
Et j'ai plus que deux jours. Oui, parce que comme je suis pas un mec chiant (on dit : un artiste qui réussit) je donne un concert le jour de Noël à Strasbourg (on fait difficilement plus loin de mes terres parentales, du moins en France), donc tout le monde s'est arrangé pour réveillonner une journée plus tôt (au passage, merci tout le monde, ça c'est vraiment sympa). C'est-à-dire une journée de moins pour moi pour trouver un cadeau.
Une idée ???...

jeudi 20 décembre 2007

Lapin malade


Ces derniers jours, j'ai été bien malade, d'une bonne angine qui te colle au fauteuil (ben oui : marre de rester au lit) toute la journée, avec de la fièvre et tout, comme quand t'es môme...
Du coup, je me suis fait deux longues journées de somnolence-zapping devant ma télé : épanouissante activité !...
Mais ça m'a permis de voir THE beau mec de I-Télé (pardon aux autres, et en particulier au minou qui présente la météo parfois, et dont je n'ai pas encore capté le nom...) : Olivier Benkémoun. La séduction incarnée : beau brun viril, avec une belle voix grave, le genre de mec qui peut te faire des beaux câlins et que tu peux aussi présenter à ta mère. Même malade, mes hormones bouillaient - c'est dire !
Ca faisait longtemps que je le pensais - clâmons-le aujourd'hui : Olivier, you're my man !

lundi 17 décembre 2007

mon nom sur les disques


Je m’en souviens comme si c’était hier : la première fois que j’ai vu mon nom sur la pochette d’un disque j’ai pleuré. Ben oui : j’avais déjà fait des disques mais toujours avec l’ensemble Machin ou le groupe Truc – jamais avec mon nom sur la pochette. C’était d’autant plus fort que, pour ce premier disque soliste, mon nom était à côté de celui de mon maître, le chanteur que j’avais tellement adulé dans mon adolescence avant de devenir son élève puis son collègue (chaque fois que je me dis « je suis le collègue de Howard » j’ai l’impression de commettre un sacrilège et que le sol va s'ouvrir et m'engloutir tellement ça me semble impossible – mais non : à ma grande surprise, mêlée de honte et de bonheur, je dois finalement bien être votre collègue, mon maître).
Je ne pleure plus maintenant mais je ne suis toujours pas habitué – à me dire que ce mec sur les disques, c’est moi. J’ai pourtant fait plus de vingt disques, mais je ne m’y fais pas.
Il faut dire que j’ai un autre souvenir : lorsque j’étais encore amateur, j’ai entendu, après un disque sur France Musique, le présentateur dire « si ce chanteur travaille dur, ça sera très bien dans quelques années » - je me souviens surtout de m’être dit : s’il fait déjà des disques, c’est que c’est déjà très bien. Je croyais que quand on faisait un disque on était un chanteur accompli, au faîte de sa technique et de ses possibilités.
A chaque fois que je fais un disque (en novembre dernier, et encore quatre fois en 2008…) je repense à ma stupéfaction d’alors – et je me dis que je ne me sens ni un chanteur accompli, ni au faîte de ma technique... Et plus encore : à chaque fois que je reçois et que j’écoute un disque que j’ai fait (moment de suprême difficulté, et rarement de contentement…) je me dis que j’ai fait des progrès depuis, que je ne chanterais plus comme ça aujourd’hui – et que c’est pourtant l’image que des gens vont avoir de moi.
Je me dis aussi, très immodestement, que je dois être pour d’autres, plus jeunes, ce que des gens quadra ou quinquagénaires ont été pour moi : de supports de fascination - « le Lapin doit avoir une vie merveilleuse », ce que je me disais quand j’avais dix-sept ans et que j’imaginais que faire des disques c’était l’achievement, comme disent les anglais : le truc le plus enthousiasmant qu’on pouvait faire dans la vie. Qui nous rendait heureux et fier. Je sais par Stéphane que j’ai mon premier détracteur sérieux : ça doit être que mon nom dit quelque chose à quelques-uns…
Et je comprends mieux les comédiens qui, lorsqu’ils font la promotion d’un film, disent souvent « c’est étrange, on parle au présent d’un truc qu’on a fait il y a plus d’un an » - eh bien les disques c’est ça : une image au présent d’une personne qu’on a été. C’est fascinant, et souvent dur.

mardi 11 décembre 2007

film noir

J'ai vu la semaine dernière Avant que je n'oublie, de Jacques Nolot - toujours dans la série une séance par semaine au MK2 Beaubourg, peut-être le cinéma où je vais le plus...
C'est le troisième film "autoportrait" de Jacques Nolot, après L'Arrière-Pays et La Chatte à deux têtes. C'est probablement de loin le plus dur : dans La Chatte, l'histoire plutôt glauque d'un cinéma porno, il y avait bien quelques moments drôles - mais dans Avant que je n'oublie, le noir est mis : c'est le portrait d'un pédé séxagénaire, ancien gigolo, séropositif, et de sa désespérance. Même dans une photo sublime (les contrastes de couleurs, les ombres sculptées !), c'est un portrait vraiment terrible de la solitude et de la deshérance que nous dresse Nolot - qui joue ici Pierre, le personnage principal, qui va chez son psy, se paie des gigolos et compare avec ses amis le prix que ceux-ci lui prennent...
Quand j'étais étudiant en Lettres, on m'a toujours appris que le narrateur n'était pas l'auteur, même quand il parlait à la première personne (même dans le cas si particulier de Proust, par exemple). Mais là, difficile de ne pas assimiler : tout au long du film on voit Pierre aux prises avec la difficulté d'écrire - puis on voit, vers la fin du film, un gros plan sur une des pages écrites : une scène du film qu'on est en train de voir... compliqué et intéressant : Pierre est-il Nolot, est-ce vraiment une autobiographie ou, comme dit Modiano, seulement des éléments d'autobiographie dilués dans la fiction ? de là peut-être un certain malaise et, oserai-je le dire, l'impression d'une certaine complaisance ? renforcée par cette fin, par trop grandiloquente, où l'on voit Pierre-Jacques entrant travesti dans une boîte avec l'un de ses gigolos.
Au total, ce film glaçant sur le début de la vieillesse, la solitude et l'angoisse est une expérience étrange dont, là non plus, on ne sort pas avec le sourire. Et moi j'aime bien.

(mais point trop n'en faut quand même - pour rassurer certain ami organiste à la Cathédrale qui s'inquiète de ce que je vois trop de films tristes, je suis allé le soir même voir Les Femmes de ses Rêves, le film de frères Farelly avec Ben Stiller - celui-là même qui se branlait avant son rendez-vous galant dans Mary à tout prix, des mêmes réalisateurs, avec la suite que l'on sait, cette fameuse coiffure tant décrite....
J'y fus avec l'attention annoncée de voir une daube. Attente pas déçue ! Mais j'aime bien Ben Stiller, alors... D'habitude, je vois ses films dans les avions (quand on va au Japon, toute personne sensée ne saurait pas lire plus de quatre ou cinq heures et, même avec les repas et le dodo, il reste encore du temps pour un film avec Ben Stiller, sisi) - eh bien ça fera passer le temps à ceux qui projettent de partir en Thaïlande en avril. C'est rigolo et c'est tout ce qu'on lui demande : c'est quand même pas mal, de rire en même temps que 2 ou 300 autres personnes. Ca m'a changé de d'habitude au ciné, où 10 personnes pleurent ensemble...
Et puis je n'ai pas perdu ma soirée : j'ai appris, ô chose utile !, comment on disait "couille molle" en anglais : pussy dick - expression dont l'image me réjouit encore...)

mardi 4 décembre 2007

do not disturb

Ca faisait des mois, réellement des mois, que je me disais "je ferai ça le mois prochain", puis "je ferai ça la semaine prochaine" - le ça étant de se reposer, d'être un peu à la maison pour, je ne sais pas moi : passer l'aspirateur ? laver le mètre et demi de linge sale ? ou, plus intéressant encore : de faire autre chose que de chanter-voyager-chanter ?
Il faut dire que le moment propice au ça tardait à venir parce que j'avais toujours des opportunités de nouvelles auditions, de nouveaux trucs possibles - et loin de moi l'idée de m'en plaindre. Mais quand même : trop c'était trop - s'il y a des intermittents dans la salle, quand je vous dis que j'ai fait plus de 300 heures en octobre et novembre vous voyez le tableau... Du coup, j'ai passé la semaine dernière à avoir tout le temps envie de pleurer tellement j'étais fatigué, et à n'avoir surtout pas envie de chanter. Mais c'était pas comme si j'avais le choix et, bon petit soldat, je mettais mon beau costume et oui, j'allais le faire, ce concert.
Alors jeudi, la dernière note chantée, c'était la libération ! les vacances. C'est con, mais ça fait un bien fou, quand c'est ne serait-ce que trois jours à la maison. Du coup, j'ai fait des trucs dingues : je suis retourné au musée (pour la première fois depuis... août, si mes souvenirs sont bons ?), au concert (écouter un concert !), au cinéma (merci monsieur UGC de m'inviter, parce que sinon je pourrais pas - quatre fois en trois jours, c'est presque beaucoup non ?) - j'ai instauré la sieste quotidienne obligatoire et j'ai même lu tranquille à la maison, et écouté un opéra (Fidelio de Beethoven en plus... mais avec l'immense Christa Ludwig, et toute une équipe de gens fabuleux, dirigés par Klemperer - qui avait dit que Fidelio c'était chiant ? ah oui - moi...) assis dans mon fauteuil, en suivant le texte et tout ! j'ai aussi passé l'aspirateur, lavé la salle de bains et le mètre cinquante de linge - qui s'est instantanément transformé, n'est-ce pas fabuleux, en mètre cinquante de linge à repasser... Le problème c'est qu'avec toute cette fatigue puis tout ce repos, j'ai une libido d'huitre (en même temps je sais rien sur la libido des huitres : c'est peut-être des chaudes lapines en fait, mais elles font comment avec les coquilles ?). Bon - finalement, ça me repose un peu. Pour mieux repartir après...
Mais ne croyez pas que je ne fais rien de mes journées - je veux dire en-dehors du linge et du cinéma : je travaille, ouioui, mais tranquille, sans me dire que je dois absolument avoir avalé tout ce tas de musique pour hier sans faute mais qu'hier j'ai eu autre chose à faire (j'ai fait du surf ces derniers temps, préparant vaguement les partitions dans le train qui m'y conduisait - et je déteste ça). Et la tranquillité, c'est bon, surtout quand c'est pas souvent.
Je suis tellement détendu que j'ai même inventé une nouvelle insulte sur mon Vélib ce midi, en revenant du cinéma (faudra que j'arrête d'y penser et que je l'écrive pour de vrai, ce post sur la revivance des insultes grâce au Vélib...) : abruti crétinoïde. Certainement pour une voiture qui serrait le plus possible à droite, là où les vélos sont censés rouler. Ou pour autre chose, je sais même plus. Mais, sur le coup et même des heures après, abruti crétinoïde me fait encore rire.
On est peu de choses !

no comment

Chers lecteurs - parce que je sais que vous êtes au moins deux...
J'ai trouvé hier comment laisser la possibilité à tout le monde de laisser un commentaire, et plus seulement aux seuls abonnés Google.
Alors j'attends vos commentaires...
Et demain, j'écrirai de nouveau sur un film terrible que j'ai vu ce matin - histoire de laisser un peu d'air de temps en temps !

lundi 3 décembre 2007

petite bulle


Je suis allé ce matin voir The Bubble, un film d'Eytan Fox. Il est sorti il y a bientôt six mois, mais je n'avais pas eu l'occasion de le voir alors - une séance par semaine au MK2 Beaubourg, suffisait de s'y trouver...

Le film raconte l'histoire d'amour de deux jeunes hommes à Tel-Aviv : un israëlien et un palestinien. On se doute bien que l'idylle rigolote et sexy de ces deux beaux garçons va à un moment ou à un autre être traversée par le conflit iraëlo-palestinien : le réalisateur prend son temps pour nouer les fils inextricables de ce drame finalement très noir. L'histoire finit d'une manière extrêmement dramatique - ou dans un noir romantisme, c'est votre point de vue...
Ce qui m'a tout particulièrement frappé, c'est comment on peut avoir, par un petit bout de la lorgnette, une vue de l'intérieur, pour ainsi dire, sur ce qui se passe quotidiennement dans ces pays. C'est vrai que, chaque jour ou presque malheureusement, on entend dire que 3 palestiniens ont été tués, puis qu'un attentat à Jérusalem a fait 17 morts (intéressant, d'ailleurs, de voir la relative indifférence suscitée sur les protagonistes par l'attentat) - mais ce ne sont que des chiffres, terribles. Fût-ce pour des personnages de fiction, on peut un instant s'imaginer plus directement les drames que génère ce conflit. Oui, je sais : je suis décidément un mec qui ne sait pas lire les journaux, et qui a besoin qu'on lui raconte des histoires pour comprendre la réalité...
Et puis, bien entendu, l'explication (une explication) de comment un homme devient un kamikaze est intéressante : comment, pourquoi ce garçon, jeune, heureux et amoureux va devenir un tueur, par quel mécanisme, par quelle décision. C'est à la fois fascinant et horrible.
On ne sort pas de la salle enjoué - les filles devant moi ont eu beaucoup de mal à se relever, en pleurs. Je n'en menais pas très large non plus.