samedi 29 mars 2008

heure d'été

Nous passons cette nuit à l'heure d'été.
A l'image de cette pendule (véridique, sinon ça n'aurait aucun sens !) -
pensez à régler vos montres !

vendredi 28 mars 2008

le fin mot

Hier au courrier, une lettre sans expéditeur, une écriture que je ne connais pas et un cachet qui n'indique pas de ville.
J'ouvre : une lettre de mon ex-amoureux, m'expliquant les raisons de sa retraite, dans une lettre très simple et touchante. "Je suis pour longtemps incapable de dire nous", m'écrit-il. Les blessures profondes de ceux qui nous sont chers mais qu'on découvre petit-à-petit ne sont malheureusement pas toujours curables lorsque nous le souhaitons...
J'espère qu'il réussira un jour à retrouver le goût du pluriel parce que, définitivement, ce garçon est quelqu'un de bien. Et moi je sais au moins que je n'ai pas aimé un connard...

jeudi 27 mars 2008

cinéma d'auteurs

Je suis allé hier soir voir Il y a longtemps que je t'aime, de Philippe Claudel.
Je me réjouissais depuis longtemps à l'idée de voir ce film, réalisé par un auteur dont j'ai déjà dit le bien que je pensais et avec des actrices magnifiques à l'affiche. C'était aussi la première histoire de Claudel immédiatement pensée pour le cinéma - et non un roman adapté. J'avais lu quelque part que le scénario était tout simplement absent et que c'était du foutage de gueule (dans Télérama je crois). Eh bien non : comme dans les romans de Claudel, la construction est méthodique, les aspects des personnages ne se dévoilent que petit à petit pour vous emporter dans une profonde émotion, sincère. Elsa Zylberstein est magnifique (quelle beauté cette femme !) et Kristin Scott-Thomas... ben comme d'habitude, juste et discrète.
Alors il y a bien quelques longueurs, des petites choses un peu trop surlignées (la scène impossible avec la mère, par exemple) - mais c'est très peu de déchets dans un film aussi beau et délicat.

J'avais vu la veille à la télé un autre film d'écrivain : Odette Toulemonde, d'Eric-Emmanuel Schmitt - une sorte de conte moral avec Albert Dupontel et Catherine Frot - que j'adore pour sa légèreté et sa manière un peu étonnée de jouer. Impossible de comparer les deux films, évidemment - c'est juste amusant de voir que la littérature ne suffit plus à ces deux écrivains, et qu'ils trouvent un moyen d'expression juste dans le cinéma !

mardi 25 mars 2008

somatisation

Quand j'étais petit et que j'avais des boutons, ma grand-mère me disait "c'est la méchanceté qui sort".
Eh bien la méchanceté subie ces derniers temps est en train de sortir : j'ai la première crise d'urticaire de ma vie.
Je crois qu'on appelle ça somatiser...
J'espère que maintenant les choses vont rentrer dans l'ordre. Certes je suis malade (il n'y a pas que l'urticaire : j'ai aussi une trachéïte qui me contraint au silence), mais justement je préfère m'occuper des choses extérieures, des plaques qui démangent, plutôt que rouler vingt ou deux cents fois dans ma tête des questions, en me demandant à quel moment j'ai raté quelque chose dans ma relation avec ce garçon. Deux mois et plus un signe...
L'énervement est lui aussi en train de se dissiper : aujourd'hui j'ai détruit sciemment mon portable. Ca ne résoud rien, mais qu'est-ce que ça défoule.
Je vais vite aller mieux. Je m'y emploie.

lundi 24 mars 2008

Joyeux (demi)-anniversaire


Aujourd'hui, presqu'exactement au moment où j'écris, ma nièce a 6 mois.
Ce n'est pas fait exprès mais je suis allé chez mon frère, ce week-end, et on l'a un peu fêté.
Compte tenu des circonstances, ce court séjour n'a pas été aussi idyllique que je me l'imaginais il y a encore quelques jours - mais je refuse carrément de parler d'autre chose ce soir que de la joie de tenir une petite fille dans ses bras, envers et contre tout.

samedi 22 mars 2008

Lapin solo

Il est certains silences éloquents. Comme celui qu'a depuis quatre jours mon amoureux à mon égard.
Pas anodin, ce silence : il ne répond pas, sinon en creux, à la lettre que je lui ai envoyée mardi pour lui dire que j'avais du mal à concevoir une histoire d'amour avec un garçon qui pouvait rester dix jours à dix stations de métro de moi sans que ça semble le déranger, ou que je lui manque, tout simplement.
On devait se voir hier pour déjeuner. Il devait venir écouter mon concert à Paris hier soir. Il n'a pas répondu à son téléphone quand je l'ai appelé hier en en sortant - je pense qu'on peut en déduire tout simplement que je n'aurai plus de nouvelles de lui.
Je suis triste parce que j'aime ce garçon, parce qu'il m'a fait vivre des moments magiques. Mais peut-être qu'une fois passée la grande tristesse un peu abattue dans laquelle je suis plongé ce matin je pourrai vivre une période où mon moral ne fera plus les montagnes russes, comme ce dernier mois ?...

vendredi 21 mars 2008

jaloux


alors là, s'il y a une image que je suis jaloux de ne pas avoir trouvée tout seul c'est bien celle-là - on ne dira jamais assez l'a-propos de certains libraires...

mercredi 19 mars 2008

be kind...

Ceux qui ne connaissent pas les joies de la cyclothymie ne savent pas ce qu'ils perdent : un jour tout est horrible et le lendemain est radieux. Ca apporte plein d'éclairages sur la vie. Le moins est qu'on ne s'ennuie pas...
Aujourd'hui est donc un jour faste. Du coup j'ai eu le courage de m'extirper de chez moi et d'aller, entr'autres, au cinéma. Je suis allé voir Be kind, rewind (le titre en français est tellement nul...), le nouveau film de Michel Gondry.
C'est Laurent-Alfonso qui m'avait emmené voir La Science des rêves. J'avais été fasciné par l'univers onirique et merveilleux de ce cinéaste français vivant aux Amériques. Un univers de papier découpé et de grosses ficelles, révélant une poésie incroyable.
J'attendais donc avec impatience le moment opportun pour aller mettre du rêve dans ma tête, par trop concrète ces derniers temps... Eh bien je n'ai pas été déçu. On connaît le point de départ de Be kind : toutes les cassettes d'un vidéo-club sont effacées par erreur et les vendeurs sont obligés de refilmer les oeuvres disparues. Mais, outre le côté très rigolo de ce trucage qui rend rapidement ses auteurs célèbres, le film glisse vite vers, pour parler comme un critique de France Inter, "une magnifique ode au cinéma". Et c'est ça qui est le plus fabuleux : de se rendre compte que le cinéma, la création, sont magiques - même s'ils sont réalisés avec peu de moyens, et beaucoup d'ingéniosité.
J'ai pleuré devant Be kind, rewind - et j'avoue que je ne m'y attendais pas. Alors ne vous en privez pas...

(PS : pour ne pas quitter mon sujet d'hier - entendu dans le film : "quand est-ce que tu sais que t'es amoureux ? quand tu penses à l'autre au moins 20 minutes par jour". Bingo...)

mardi 18 mars 2008

c'est pourtant pas clair !

J'avais oublié qu'être amoureux ça blessait beaucoup.
Je suis amoureux d'un garçon pour qui j'ai l'impression de passer après toutes ses autres obligations. Il m'a appelé jeudi dernier pour me dire qu'on se verrait vendredi prochain : presque 10 jours au total sans se voir alors qu'on est tous les deux à Paris et qu'il ne bosse pas... ET encore, s'il me téléphonait ou m'envoyait des messages - mais j'ai été de nouveau quatre jours sans nouvelles et, à un sms lui disant "tu me manques" j'ai eu pour réponse, 24 heures plus tard, "je suis ko".
Je l'aime mais je suis malheureux. Et je n'arrive pas à provoquer une discussion avec lui. Je ne voudrais pas le brusquer et le perdre - mais je vais sécher sur pied si je ne vois mon amoureux que deux fois par mois.
Et comme je suis tout seul presque toute la journée en ce moment, ça tourne sans cesse dans ma tête...

jeudi 13 mars 2008

c'est pourtant clair !


ben voilà : dans mon 18ème, les choses sont clairement énoncées !...

mardi 4 mars 2008

mamie Picard

Mamie Picard avait 66 ans quand je suis né : je l'ai toujours connue âgée, donc.
Mais elle ne s'en laissait pas conter : elle faisait son ménage, sa cuisine, ses courses et sa lessive (ça rendait ses filles folles de savoir qu'elle grimpait deux étages pour étendre son linge au grenier...) et, jusqu'à 88 ans, ils ont vécu, avec mon grand-père, dans leur maison sans presqu'aucune aide.
Puis mon grand-père est mort, il y a tout juste dix ans - et l'entrée en maison de retraite prévue à deux s'est finalement faite toute seule.
Dix ans que mamie vit dans cette maison, seule ("faut pas croire que ça a été facile", m'a-t-elle dit un jour), et qu'elle dit qu'elle en a marre des vieux qui se plaignent. Dix ans qu'elle fait son lit toute seule parce qu'elle en a marre d'attendre que les femmes viennent le faire. Dix ans qu'elle enterre ses frères, la tête haute. Et, la tête pas du tout partie, dix ans qu'elle compte les générations : cinq désormais - mamie Picard est arrière-arrière grand-mère depuis deux ans maintenant.
Mais mamie Picard en a marre. Elle n'attend plus rien, ni enfants ni mariages - et puis, à 98 ans consommés, elle n'a plus ses jambes, ni ses yeux ; un rien la fatigue et elle en a marre, légitimement.
Elle a dit la semaine dernière qu'elle ne se battrait plus. La mort risque de la cueillir bientôt maintenant. Je suis très triste à l'idée de la perdre, mais je comprends qu'elle veuille se retirer le plus dignement possible, et je l'encourage avec tout mon amour, qui n'est pas petit, à décider à sa guise.