vendredi 19 décembre 2008

apaisement

Je l'ai déjà dit hier : je sens que des choses changent dans ma vie en ce moment, qu'elles bougent - sous l'effet d'une violence inouïe pour moi, et qui m'aura peut-être finalement servi.
Cette année, je vais passer dix jours de vacances chez mes parents pour Noël. Mes parents sont séparés, certes, mais, depuis quelques mois, les choses se sont apaisées entr'eux et ils se reparlent, se côtoient très naturellement (ils viennent tous les quatre m'écouter chanter ce soir !) : pour la première fois depuis des années, Noël sera une vraie fête, au milieu des miens, sans compromis qui ne satisfait personne, aux côtés de ma nièce, de mes grands-mères et de ceux que j'aime en fait plus que tout. Olivier viendra même nous rejoindre, et je crois que j'aurai alors, peut-être pour la première fois depuis longtemps, la sensation de complétude. C'est à la fois très apaisant et une merveilleuse perspective pour la suite...

jeudi 18 décembre 2008

comment j'ai décidé (d'essayer) de devenir moins stupide...

Je l'ai déjà dit : je suis un lecteur de fictions. Il y a seize ans, quand j'étais en terminale et que je faisais de la philo, mon prof nous répétait tout le temps que ce n'était pas la peine qu'on lise des ouvrages philosophiques puisque nous "ne comprendrions rien" à cette lecture. Je préférais certainement déjà la fiction, mais cet encouragement m'a confirmé dans mon goût, et je me suis dit qu'à tout jamais j'étais trop stupide pour lire autre chose que des romans - même si je lis presqu'uniquement des choses un peu compliquées : Bassani, Madame de La Fayette, Proust ou Zola, dont aucune n'est de la petite bière. Mais rien de théorique : il faut toujours qu'on me raconte une histoire.
Et puis voilà : est-ce à cause des attaques dont j'ai été victime ces derniers temps ? des discussions que j'ai avec ma psy, dans lesquelles je touche à l'organisation du centre même de ma vie ? ou tout simplement parce que c'est le cours naturel de mon existence ? j'ai désormais envie de les lire, ces ouvrages que mon prof m'interdisait. D'essayer d'appréhender et de comprendre les questions que d'autres se sont posées, de voir leurs réponses pour essayer de grandir, d'avancer. Cette quête ne sera ni simple ni rapide, mais je pense maintenant qu'elle est devenue utile, voire nécessaire, pour moi. On verra bien où cela me mènera...

(le titre de cette chronique est un hommage au petit livre amusant de Martin Page, Comment je suis devenu stupide, éditions Le Dilettante)

vendredi 12 décembre 2008

développement du râble

Aujourd'hui, j'ai des courbatures partout, et tout particulièrement dans le dos, là où les côtes s'attachent à la colonne vertébrale - ce que l'on appelle le râble chez le lapin. J'ai des courbatures de râble, donc... et j'ignorais qu'on avait des muscles dans cette partie du dos, moi. La preuve par neuf que les chanteurs, s'ils sont des sportifs utilisant leur corps de manière précise, ignorent souvent comment leur outil de travail est conformé...
La raison de ces courbatures ? mon cours d'étirements d'hier. Car oui, au risque de passer pour une mémé : je prends depuis la rentrée des cours d'étirements avec Olivier - et je peux vous dire qu'à nous deux nous 1. faisons sévèrement chuter la moyenne d'âge 2. augmentons très singulièrement la parité femmes/hommes (dans ce sens, bien sûr !).
Mais on s'en fout d'être quasiment les seuls garçons, et en plus les dames sont vraiment gentilles - pas comme ces garces de petites filles qui se sont moquées de moi quand j'ai fait de la danse, à 7 ans, et qui ont fait que j'ai capitulé, en pleurs, après le second cours...
Et ce qui est vraiment bon dans ces cours, outre le fait qu'ils sont donnés par Jacqueline, une incroyable femme de 72 ans tellement jeune et saine de corps et d'esprit, c'est que c'est un des rares moments pour moi, sans autre pensée, sans utilité si ce n'est de se faire du bien, juste ça. On n'y pense jamais assez, et pourtant c'est très précieux. Essayez un peu pour voir...

samedi 6 décembre 2008

encore un peu d'Art !

C'est amusant, les coïncidences : j'ai parlé de Georges et de L'Art de la Fugue de Bach il y a quelques jours, et voilà-t-il pas que ce même Georges va jouer... L'Art de la Fugue à l'orgue de l'église des Blancs-Manteaux, là où il est co-titulaire, le 18 décembre prochain... Le monde est vraiment petit !
Les informations dont vous pourriez avoir besoin sont : ne serait-ce que parce que Georges est l'homme le plus gentil de la terre (ce qui dans notre métier est une indéniable qualité...), ne serait-ce que parce qu'il jouera une version de L'Art complétée par Boëly, compositeur méconnu dont on fête le cent-cinquantenaire cette année - je vous engage vivement à aller aux Blancs Manteaux écouter ce concert, où je ne serai pas parce que je serai non en Cochinchine mais en terre angevine pour chanter Noël, de saison aussi !

PS : à ce propos, en cherchant un tout petit peu plus, je me suis rendu compte que j'avais fait une erreur dans mon billet, et transposé tout L'Art de la Fugue de ré à do mineur. Mes excuses confuses !

vendredi 5 décembre 2008

zappage

Il y a un truc à ne jamais faire : commencer à zapper quand on doit aller bosser - surtout quand aller bosser signifie, comme pour moi, aller bosser dans la pièce à côté... C'est extrêmement dangereux, surtout quand on a le câble : la TNT regorge en effet, surtout aux petites heures de l'après-midi, de dangers énormes.
Bien sûr il y a Derrick et Rex - mais je ne savais pas que la télévision allemande eut produit tant de chefs d'oeuvres policiers, de ces délicieuses oeuvres toujours un peu surannées dont la Télévision, surtout Numérique Terrestre, se gorge.
En début d'après-midi je zappai donc, et tombai, sur NRJ 12, sur un feuilleton policier allemand dont je n'ai même pas tenté de me rappeler le titre. Je suis resté pour une simple raison : l'un des enquêteurs avait une tête regardable :


Wolfgang Krewe, donc, dont on apprend qu'il joua dans beaucoup de séries dans son pays. Tellement de séries que, zappant encore sur NT1, je tombe sur... Wolgang Krewe de nouveau, cheveux plus courts mais même yeux bleu pâle : de commissaire sur NRJ12 il était là devenu suspect - quel drôle de début d'après-midi.
La TNT déborde d'informations essentielles...

lundi 1 décembre 2008

L'Art d'Alice

Comme dit Georges : "Alice Ader est la pianiste des musiciens" - je serais en effet bien en peine de dire comme j'ai découvert le travail de cette merveilleuse musicienne... Je me souviens par contre de n'avoir pas été surpris de découvrir que la toute douce petite musique d'Être et Avoir, ce merveilleux documentaire sur l'école rurale, était née sous les doigts d'Alice Ader... Je me souviens aussi d'un soir où, me couchant chez mes parents et allumant la radio pour écouter un peu de musique dans la nuit, j'ai entendu une interprétation merveilleuse, à la fois forte et tellement délicate, du Prélude, Choral et Fugue de César Franck - après la diffusion, j'ai appris que c'était l'enregistrement d'Alice Ader, que j'ai acheté aussitôt (moi qui n'achète que très peu de disques, chacun est un événement, et souvent un enthousiasme).
Quelques temps après, j'ai découvert dans le livret d'un autre enregistrement, qu'Alice habitait tout près de chez moi - je lui ai alors envoyé une petite lettre pour lui dire ma grande admiration. Et un jour, ce message sur mon répondeur : "c'est Alice Ader, votre voisine ; je donne un petit récital chez moi, voulez-vous venir ?". C'est ainsi que j'ai découvert qu'Alice était aussi une femme simple et magnifique.
Cette longue introduction pour dire que je suis allé entendre ma voisine Alice jouer en concert L'Art de la Fugue, de Bach, à l'occasion de la sortie de son nouveau disque, réalisé en public l'année passé au cours d'un concert que j'étais triste d'avoir raté. L'Art de la Fugue est une oeuvre monumentale, probablement de la fin de la vie du compositeur (même si des études récentes tendent à prouver qu'il y travailla de longues années, et qu'il n'est pas mort sur l'ouvrage comme la légende le dit), dans laquelle Bach écrit 14 fugues différentes sur le même sujet, de quelques notes (do, sol, mi bémol, do, si bécarre, do, ré, mi bémol, fa, mi bémol, ré, do). On est donc presque dans l'ouvrage théorique, et le danger est de considérer l'oeuvre comme telle, de ne donner à voir que son aridité, et pas sa profonde liberté.
Jouer L'Art de la Fugue en concert est un défi : pour l'interprète, qui traverse seul le désert, et pour le spectateur, que le rigoureux do mineur pourrait peut-être lasser. Rien de cela sous les doigts d'Alice Ader, au contraire : très concentrée, sans aucune affectation, elle trace son chemin paisiblement, donnant à entendre des plans sonores très nombreux et découpés (j'ai l'impression , en écoutant Alice jouer, de regarder une image avec une très grande profondeur de champ, où tout est net, du premier au dernier plan, et pourtant clairement à sa place, dessiné), transportant d'émotion (presqu'un comble dans cette musique qui en revendique si peu !) l'auditeur accroché à ses pas. Depuis les premières notes, qui sont comme de légers galets jetés dans un sable fin qui les nimbe de poussière dorée, jusqu'à l'abîme final dans lequel tombe l'oeuvre, inachevée, tout est passionnant, étreignant comme un Klavierstücke de Schubert ou doux comme un adagio de Mozart. On marche sur le vide, bouleversé par tant de beauté.
L'Art d'Alice n'a aucune des séductions dont on peut parfois nous régaler, mais nous offre un voyage presque métaphysique, et pourtant tellement sensible... des moments comme la vie nous en offre peu.

réouverture

cet espace a été fermé à tout le monde pendant deux semaines environ. Je suis désolé et je remercie ceux qui s'en sont inquiétés.
Que la fête continue !