samedi 4 juillet 2009

en boule

Le truc le pire qui puisse vous arriver, c'est qu'un ami cher, sachant votre goût immodéré pour la lecture, vous dise "tu devrais lire ce livre, c'est vraiment super" - et de le détester, de le haïr du plus profond de vous. Le livre, pas l'ami.
C'est ce qui m'est arrivé avec L'Elégance du Hérisson, de Muriel Barbery. Le problème, c'est que plusieurs amis m'ont parlé laudativement de ce livre. Méfiant, j'ai fait une entorse à ma règle de toujours acheter les livres que je lis et je l'ai emprunté à une amie, pleine de goût, et toute frissonnante de la lecture qu'elle venait de terminer. Bon.
Et là, patatras : je déteste, du plus profond de moi, cette histoire faussement naïve et très énervante d'une concierge si-belle-à-l-intérieur qui lit beaucoup en se faisant passer pour une pauvresse, et qui sera démasquée par une jeune habitante de son immeuble et un riche japonais qui vient d'y emménager. Et qui mourra, bêtement, au moment où elle aurait pu se révéler. Voilà, c'est dit : ce livre a été vendu à 345 000 exemplaires, "hérisson" devenant synonyme de "grand tirage surprise" au cours des rentrées littéraires suivantes. Je ne comprends pas pourquoi cet engouement et même, chose rarissime, la lecture de ce court roman m'exaspère tellement que je saute des pages.
Je viens de voir que ce Hérisson vient de paraître en poche, et même qu'on l'a adapté au cinéma. Il est bien entendu hors de question que j'aille voir le film, mais je reste stupide face à tant de succès : est-ce que j'aurais raté quelque chose ? est-ce que quelqu'un qui a aimé cet opus pourrait me dire pourquoi, m'en dire du bien - m'aider à comprendre ?...

2 commentaires:

Andesmas a dit…

J'avais relativement bien aimé L'Elégance du Hérisson. Je dis bien "relativement"...

Bien sûr que ça coule et déborde de bons sentiments, et ce bouquin, à mon humble avis, tente de travailler des codes de contes de fées ou quelque chose dans ce genre.

En Littérature, je me suis rendu compte que l'engouement n'était que rarement la marque d'un chef d'oeuvre: comment vanter les qualités d'écriture d'un Marc Lévy, d'un Guillaume Musso ou d'un Dan Brown? Ces gens-là, comme Muriel Barbery, font partie de ces quelques auteurs ultra-médiatisés qui vendent autant de livres qu'un chanteur en haut du Top 50 vend de disques... Est-ce là un gage de qualité? La question est rhétorique!

Cependant, Vincent, si je peux me permettre un conseil littéraire, je te suggère l'excellent "La pluie, avant qu'elle tombe" de Jonathan Coe. Je viens de le terminer, et j'en suis tout bouleversé... Une écriture qui semble se battre continuellement avec la narration, comme si les mots étaient pour les idées une menace permanente sur un secret de famille, et au-delà, un secret de l'humain...

joss a dit…

moi j'ai aimé ce livre. Vraiment. Pour la façon dont il est écrit, pour la richesse du vocabulaire, pour l'ambiance de cet immeuble que ressentie.

On pourra me dire que je me trompe ou que je me contente de peu. Tant pis. J'assume, j'ai beaucoup aimé.