vendredi 31 octobre 2008

Une partie de campagne

Mercredi, alors que je disais qu'il n'y aurait que 10 personnes, on n'a même pas pu assister à La Vie Moderne (du coup on est allés voir Mesrine, remarquable aussi mais dans un tout autre genre !...), et hier soir encore c'était complet - qu'est-ce qui pousse des parisiens à aller en masse (entendons-nous : la salle est quand même plus petite que pour Mesrine...) voir un tel film : la nostalgie d'une vie champêtre ? la complétude de la vie campagnarde, près des moutons et des vaches ? eh bien ils en sont, nous en sommes pour notre argent parce que, si La Vie Moderne commence comme un film de vacances, par la route et le paysage époustouflant filmés par une caméra embarquée, le film de Raymond Depardon ne nous rejoue pas "que la campagne est belle", mais bien plutôt "qu'elle est dure aux gens qui y vivent et en vivent"...
Depardon filme longuement, tranquillement, ces vieux paysans qui n'ont jamais quitté la ferme familiale et qui, vieillissant, n'en pourront bientôt plus, mais aussi ces jeunes femmes qui ont choisi de venir vivre dans des hameaux dont leurs familles sont le plus souvent les seuls habitants, et qui tentent de s'y faire une place. La Vie Moderne est un film triste et beau, comme disait Verlaine : à la fois extrêmement poétique et profondément poignant.

jeudi 30 octobre 2008

dans les bacs


C'est Ronaldo qui m'en a parlé le premier : "t'as entendu le disque Gilles ? c'est très beau ce que tu fais dedans". Puis je l'ai reçu par la poste et, avant même de le déballer, je l'ai donné à entendre à Olivier qui l'a beaucoup aimé. Je n'aime toujours pas m'entendre en disque, mais je dois reconnaître que dans ce que j'ai écouté, la prise de son est belle, Alain Buet magnifique, le tout de belle tenue... Et puis les concerts et l'enregistrement ont été un tellement beau moment que j'espère qu'il en reste quelque chose dans le disque...
Alors voilà : puisqu'il n'y a plus aucun secret sur mon identité complète, je me fais de la pub : le disque dont j'ai parlé à plusieurs reprises ici va sortir le 20 novembre.

jeudi 23 octobre 2008

l'enfer, le vrai...

Je me suis plaint il y a quelques temps de ce que j'entendais des musiciens dans mon immeuble - mais la vie est véritablement devenue un enfer depuis le début de la semaine : il semblerait qu'un pianiste se soit installé dans l'immeuble mitoyen, dans l'appartement adossé au mien - j'entends travailler toute la journée aussi clairement que si j'étais dans un studio au Conservatoire - pour ceux qui n'ont pas eu la chance de connaître ça, les conservatoires sont souvent isolés du bruit par des cloisons en papier à cigarettes, parce que c'est bien connu : les musiciens ça fait pas de bruit. Résultat : on travaille au milieu du bruit de tous ceux qui travaillent dans les parages, en maudissant les autres autant qu'ils nous maudissent eux-mêmes...
Toute la journée, j'entends donc quelqu'un travailler et, tout le monde le sait, c'est un enfer : les mêmes passages toujours répétés, l'impossibilité totale de couper le son... et aussi de se concentrer à côté pour mon propre travail.
Ma seule espérance, c'est que ce pianiste ne soit que de passage dans l'appartement du violoniste, avec qui j'ai l'impression qu'il joue, peut-être pour préparer un récital ? sinon, ça va être dur d'habiter ici...

mercredi 22 octobre 2008

much better

mais c'est beaucoup trop !
ou alors c'est les centimètres dont parle monsieur Andesmas !...
(oui, je vais mieux cette semaine !)

vendredi 17 octobre 2008

ça continue encore et encore

Non seulement j'ai passé une mauvaise journée mais en plus je suis malade, alors ça a tendance à me faire voir encore plus les choses du mauvais côté...
Mais j'ai réentendu une info qui m'a fait sauter de ma chaise ce soir : on a décidé de fusionner Assedic et ANPE et de créer un Pôle Emploi. Très bien - j'imagine les ministres se demandant comment on pourrait bien appeler ça, et se décidant pour "pôle emploi", parce que ça semble couler de source et parce que c'est bien. Que nenni : c'est une agence de comm qui, pour la modique somme de 135 000 euro (135 000 euro !), a pondu ce nom.
Aujourd'hui, c'est la Journée du Refus de la Misère.

Y'a des jours comme ça...

Hier j'apprends que je suis vieux, et ce matin je suis toujours de mauvaise humeur. C'est pas les infos de ce matin qui vous changer les choses, où j'apprends que 0,5% de l'argent investi pour sauver les banques de par le monde, 0,5% seulement, suffirait à éviter qu'un milliard de personnes ne meurent de faim. 0,5% - et on ne le trouve pas, cet argent.
Et, dans les même infos, j'entends des reportages pour la Journée contre la Misère : des pauvres gens qui se font sortir de leurs logements et qui dorment dehors...
Y'a des jours comme ça, où on voudrait ne pas sortir la tête de sa coquille...

jeudi 16 octobre 2008

pauvre petit vieux

Ce soir, cette réflexion de Bertrand, 22 ans, avec qui je buvais un verre pour la première fois depuis qu'il est rentré d'un an d'Erasmus en Australie et à qui j'expliquais que j'étais avec un garçon depuis 7 mois : "Ben t'as raison de rester avec lui, parce que quand on devient vieux...".
J'ai 32 ans, et je crois que c'est la première fois qu'on me dit que je suis vieux. Ça me blesse terriblement.

mardi 14 octobre 2008

bien bel ami !



Je l'ai déjà dit : je vis avec le livre, avec l'objet livre, une passion quasi charnelle.
J'aime être attiré par un livre, le prendre dans mes mains, regarder son dos, l'ouvrir enfin, avoir envie de poser mes doigts sur ses pages et de me plonger dedans - un vrai acte sensuel, vous dis-je... Je crois, tout bien réfléchi, que j'aime presqu'autant ça que la lecture (trop longue, souvent : non que je m'y ennuie, mais il y a tellement d'autres livres que je voudrais lire aussi que le combat est sans espoir, il restera toujours un livre que je voudrais lire mais que je ne lirai pas...) - et, lorsque j'ai longtemps désiré un livre, que je suis retourné le voir plusieurs fois, que je me suis fait envie tellement fort : c'est un moment fantastique de l'avoir enfin - pour le plus souvent attendre de le lire !
J'ai enfin complété ma collection des contes de Maupassant (ces textes tellement courts et géniaux), dans la complète et attirante édition de La Pochothèque, et je suis comme un gamin au pied du sapin, impatient de les ouvrir mais tellement content de les regarder...

Contes de Guy de Maupassant en trois volumes :
Contes Parisiens
Contes Normands
Contes cruels et fantastiques
Le Livre de Poche, collection La Pochothèque ; 19, 20 & 22 euro.

dimanche 12 octobre 2008

l'enfer

C'est le coup de l'arroseur arrosé : il semble qu'un violoniste se soit installé dans l'immeuble, ou dans celui d'à côté - j'ai été réveillé ce matin par la Chaconne de Bach et par le concerto de Beethoven (je crois, à moins que ce soit celui de Tchaïkovski : je confesse ne pas les écouter très très souvent), et là encore il travaille. Il semblerait qu'il joue bien, d'ailleurs - mais on est bien d'accord : rien de plus pénible qu'un musicien qui travaille à côté, qui joue une phrase et s'arrête subitement sur deux notes qu'il rejoue vingt fois jusqu'à ce qu'elles lui plaisent...
J'ai aussi entendu, pour la première fois ce matin, quelqu'un monter des gammes au piano. C'est dimanche faut dire.
Ça y est, c'est l'envahissement - manque plus que je chante pour transformer le lieu en boîte à musiques. Ce billet est dédié à mes voisins non musiciens...

samedi 11 octobre 2008

empreinte écologique

Je ne sais plus quand j'ai commencé à faire ça alors disons que j'ai toujours été comme ça : écolo - à faire gaffe à ménager l'électricité, à ne pas laisser couler l'eau pour rien, à utiliser des ampoules fluo, à acheter des appareils ménagers de classe "A", à utiliser mon vieux papier pour imprimer au dos, à préférer manger moins de viande pour réduire un peu la pollution que ça entraîne (et pourtant j'aime la viande !)...
Alors quel ne fut pas mon choc, la semaine dernière, de me retrouver logé dans un hôtel 5 étoiles, au Portugal. Choc parce qu'à une époque où on parle beaucoup d'environnement, d'économies d'énergie et de survie de l'espèce humaine, à terme - cette installation, flambant neuve (ils en étaient aux derniers coups de pinceaux dans les couloirs même de l'hôtel...), est tout simplement un gouffre énergétique de première classe : pas une seule ampoule à économie d'énergie mais toutes les lampes allumées dans les halls, même en plein jour ; des serviettes de toilette changées deux fois par jour ; et puis un luxe infini de détails tellement gourmands en énergie.
Oui : ça me choque qu'on puisse encore aujourd'hui construire de telles installations.