mercredi 1 juillet 2009

parfois je rêve, je divague...

(mais moi je ne vois pas de vagues, monsieur Gainsbourg)

Je disais hier que je vivais le meilleur moment du déménagement : celui d'avant, l'entre-deux tellement joli du projet qui se concrétise tout seul, après la période de recherche, et qui n'influe pas encore vraiment sur la vie courante (je retrouve encore mes casseroles quand j'en ai besoin, je n'ai pas une masse de cartons dans mon entrée...).
Déménager, comme le disait récemment Samuel, c'est changer un peu de peau - à tout le moins de vie : on laisse derrière soi une partie de ce qu'on a été pendant les années où on a vécu dans un lieu. Cinq ans, c'est pas rien quand même ! des tas de petits souvenirs sont attachés à l'appartement que j'occupe encore, des gens qui sont venus, de ceux qui ont écrit sur mes murs les mots doux que je vais devoir recouvrir de blanc avant de partir, des choses belles ou moins belle vécues ici. Tout ça va rester, oui : dans ma mémoire, et un peu inscrit dans ces murs. C'est pour ça que je suis heureux de connaître le futur propriétaire de cet appartement, et de le voir tellement enthousiaste à son égard : je sais ainsi que cet appartement continuera d'être habité.
Mais je n'ai aucune nostalgie, bien au contraire ! car "changer de vie" veut dire en vivre une nouvelle, évidemment plus belle. Je ne rêve pas seulement du nouvel espace dans lequel je vais vivre et de la future disposition de mes meubles : je rêve aussi d'une vie plus rangée, peut-être - mieux rangée à tout le moins, parce que je suis un bordélique notoire... mais aussi d'une vie plus calme, dans laquelle je gérerais mieux mon temps dans la journée, dans laquelle les journées passeraient moins vite, dans lesquelles j'aurais plus de temps pour moi, comme si l'espace gigantesque (56m2 pour un célibataire à Paris, c'est un luxe inouï !) allait nécessairement être aussi un espace de temps gigantesque. Je disais il y a quelques mois mon envie de mutation, de faire peut-être moi aussi une nouvelle peau : il est certain que cette nouvelle vie prendra ses racines dans ce nouvel espace - dans lequel il y aura un fauteuil de lecture où je lirai tous ces livres que je phantasme de lire depuis des mois, et où mon esprit grandira, aussi.

1 commentaire:

Andesmas a dit…

Je te souhaite, Vincent, de trouver dans ce nouvel espace la possibilité d'un nouveau départ.

J'aime beaucoup cette idée que tu avances que l'espace et le temps sont des paramètres communs, et comment l'espace agrandi rallonge le temps...

Je t'imagine déjà dans ton fauteuil de lecture. D'ailleurs, dans un commentaire précédent, je te conseille un livre... Un de plus à lire, à l'occasion, si tu en le temps (l'espace?) et l'envie...

Bon déménagement!