C'est Gilles qui m'a le premier encouragé à lire
Harry Potter, après que je lui aie dit que
je n'aime pas la science-fiction. Il m'a répondu que je passais vraiment à côté de quelque chose de formidable - alors, comme je considère Gilles comme l'homme le plus cultivé et de bon goût que je connais, je me suis fait offrir le collection complète, en plusieurs Noëls. Et je l'ai lue intégralement.
Deux mois et près de 4500 pages plus tard, je dis haut et fort que c'est vraiment remarquable, et que le succès de J.K.Rowlings n'est vraiment pas usurpé.
Bon : Harry
Potter, ça commence un peu comme
Le Club des Cinq au pays de la Magie, et il faut bien attendre le troisième des sept volumes pour que ça devienne un peu intéressant -
faut-il rappeler que ces aventures sont destinées à des enfants
à partir de 9 ans ?!... mais une fois attrapé le troisième volume, et même si le cinquième supporterait allégrement un coupe de trois cents pages - on ne peut plus décrocher.
Ce qui est
véritablement fascinant dans cette imposante série, c'est de se rendre compte dans les derniers volumes que tout était en place
dès les premières lignes, que rien n'avait été laissé au hasard dès le début - et que le phénoménal succès n'a certainement pas amélioré l'histoire, qui était de toute façon en béton armé. C'est vraiment une élaboration que je trouve assez parfaite : petit à petit, des aventures qu'on croyait closes se relient
entr'elles et trouvent une nouvelle cohérence. Cette série est, au minimum, un jeu d'esprit prodigieux et véritablement époustouflant - tenir avec brio sur une aussi longue course !...
En plus, ma copine
Aurélie, qui connaît tellement bien les fées et les elfes qu'elle écrit sa thèse sur ce sujet, dit que madame
Rowlings est inattaquable au niveau de la mythologie
féerique - et on côtoie souvent des préoccupations philosophiques majeures de l'existence : il est en particulier beaucoup question de la mort dans Harry
Potter, et de choix. Mais aussi, et c'est ça qui est drôle et agréable, du premier baiser et des techniques de drague. Tout ce qui fait la vie d'un
ado, en quelque sorte !
Je comprends désormais pourquoi tant d'adultes ont cédé (certains avec exagération, je le reconnais : ainsi ce collègue qui m'a dit avoir relu
chacun des volumes à la sortie du suivant...) aux charmes du petit sorcier. Je comprends aussi ce minuscule petit garçon que j'avais vu dans le bus, il y a environ quatre ans, tirer de son sac à dos avec une évidente
gourmandise un livre probablement aussi lourd que lui - un Harry
Potter -: qui d'autre fait lire avec gourmandise des livres de mille pages à des jeunes enfants ?...