lundi 24 décembre 2007

c'est la belle nuit de Noël...

C'est étrange la nostalgie, comment ça peut vous prendre sans que vous ne vous en doutiez...
Ce soir, 24 décembre, 22 heures 40, je suis donc seul devant mon ordinateur quand on est d'habitude en famille. La faute à moi, qui ai accepté un concert demain à Strasbourg. Et à personne d'autre. En plus, comme je l'ai dit , j'ai déjà réveillonné et ouvert mes cadeaux de Noël à minuit, à minuit aujourd'hui plutôt que demain donc. Et eu mon content de câlins doux de ma petite filleule, et de chaleur familiale et de douceur et de belotes au coin de feu.

Mais a-t-on jamais vraiment assez de tout cela ?... Il semblerait que non :
Aurélie m'a laissé un message sur mon téléphone cependant que j'étais dans le train, et elle prête à passer à table. Message qui répondait à celui que je lui avais laissé en attendant mon train, à Angers, pour lui souhaiter une belle soirée.
Et Aurélie, qui est tellement habituée à côtoyer les fées qu'elle en est devenue une, a dû décéler dans ma voix une petite fêlure, parce qu'elle m'a dit la chose la plus belle qu'on m'ait jamais dite, pour de vrai. J'ai pleuré en l'entendant :
"Tu es un saltimbanque qui apporte de la magie aux autres au prix de quelques nuits dans le train au moment où d'autres sont avec leurs familles. Dis-toi que demain, à Strasbourg quand tu chanteras, ceux qui t'écouteront auront un peu plus de magie dans leur Noël."

vendredi 21 décembre 2007

le jour le plus court

Alors voilà : c'est la nuit la plus longue de l'année. C'est bien, parce que c'est le moment où on sait que le meilleur est à venir - petit à petit, mais à venir, indubitablement. Cette année, je ne me suis pas fait à ce que le jour se couchât à 16 heures 30. Ça tombe bien que ça dure pas ; pendant un mois encore, au moins, l'essentiel sera d'y croire - mais après, on le verra pour de vrai !
Pour fêter ça, j'ai presque fini mes cadeaux de Noël. Tout est dans le presque...
Qu'on s'entende bien : j'adore Noël, et ça depuis que je suis tout petit. Quand j'étais môme, on allait fêter Noël en Corrèze, tout près de chez le Grand Jacques. C'était merveilleux : on avait des sapins partout et juste à choisir lequel on préférait, bien souvent de la neige et puis des soirées de réveillon fastueuses, où on s'amusait beaucoup - d'abord à chercher le Père Noël par tout le village, 200 habitants, en comptant la grande banlieue, 50 dans le bourg en fait... et tous dans la confidence : "Ben on l'a vu partir par là il y a cinq minutes". Résultat inévitable : quand on revenait, il était déjà passé. Je crois que mon petit frère n'a jamais compris par quel mystérieux hasard. Puis, plus grands, on faisait des séances de jeu, d'abord organisées par mon oncle (celui-là), puis par mon frère et moi, avec le plus grand sérieux et force creusage de tête des semaines avant.
Quand tout ça s'est terminé, même après le divorce de mes parents, Noël a jamais été un moment dur, genre "faut que j'aille passer une journée en famille, au secours". Nonnon, moi j'aime bien jouer à la belote avec les grands-mères et tout ça, vraiment beaucoup.
Et qu'on s'entende bien, là encore : j'adore faire (et recevoir, merci d'avance...) des cadeaux. Mais je déteste les acheter. Pas seulement parce que je suis radin (info ! mais pas pour les cadeaux, justement), mais parce que j'ai jamais la bonne idée. Et parce que je m'y prends toujours le 22 décembre. Quand c'est pas le 26.
Alors ce soir, armé de patience et d'une liste de cadeaux (mesdames messieurs, saluons le premier zeugme de ce blog !), je suis allé à mon Virgin du coin. Pourtant il est petit, ce Virgin du coin (pas assez con pour aller sur les Champs-Elysées quand même !) - mais, croyez-moi si vous voudrez : j'étais pas le seul à avoir eu cette brillante idée. Vingt minutes d'attente aux caisses. Bon, on sait ce qu'on fait, alors on se plaint pas !
Le hic, "c'est là qu'est l'os" dirait Bourvil, c'est que je sais jamais quoi offrir aux mecs. J'ai nommé : mon frère (à force d'être petit, il a quand même bientôt 29 ans, et même une petite fille (voir ), mon père, l'ami de ma mère et mon cousin. Tous des gens que j'aime bien mais qui lisent pas, qu'aiment pas aller dans les musées, qui portent pas de bijoux - enfin rien que je puisse imaginer facilement.
Pour mon frère, j'ai rusé : petit week-end en amoureux avec sa belle (il a pas l'adresse de ce blog j'espère ?...). J'ai même trouvé un vrai truc bien pour mon père, un truc pour lui pour de vrai (pas une énième cravate, d'autant plus qu'il en mettra plus dans six mois quand il sera à la retraite...) - et là je suis fier : le DVD d'un film qu'il m'avait dit avoir aimé quand il était sorti.
Me restent donc sur les bras : mon cousin et l'ami de ma mère. Si on veut pas offrir la traditionnelle chemise, encore un rasoir ou, le pire, une bouteille de vin - ben voilà : moi je sèche.
Et j'ai plus que deux jours. Oui, parce que comme je suis pas un mec chiant (on dit : un artiste qui réussit) je donne un concert le jour de Noël à Strasbourg (on fait difficilement plus loin de mes terres parentales, du moins en France), donc tout le monde s'est arrangé pour réveillonner une journée plus tôt (au passage, merci tout le monde, ça c'est vraiment sympa). C'est-à-dire une journée de moins pour moi pour trouver un cadeau.
Une idée ???...

jeudi 20 décembre 2007

Lapin malade


Ces derniers jours, j'ai été bien malade, d'une bonne angine qui te colle au fauteuil (ben oui : marre de rester au lit) toute la journée, avec de la fièvre et tout, comme quand t'es môme...
Du coup, je me suis fait deux longues journées de somnolence-zapping devant ma télé : épanouissante activité !...
Mais ça m'a permis de voir THE beau mec de I-Télé (pardon aux autres, et en particulier au minou qui présente la météo parfois, et dont je n'ai pas encore capté le nom...) : Olivier Benkémoun. La séduction incarnée : beau brun viril, avec une belle voix grave, le genre de mec qui peut te faire des beaux câlins et que tu peux aussi présenter à ta mère. Même malade, mes hormones bouillaient - c'est dire !
Ca faisait longtemps que je le pensais - clâmons-le aujourd'hui : Olivier, you're my man !

lundi 17 décembre 2007

mon nom sur les disques


Je m’en souviens comme si c’était hier : la première fois que j’ai vu mon nom sur la pochette d’un disque j’ai pleuré. Ben oui : j’avais déjà fait des disques mais toujours avec l’ensemble Machin ou le groupe Truc – jamais avec mon nom sur la pochette. C’était d’autant plus fort que, pour ce premier disque soliste, mon nom était à côté de celui de mon maître, le chanteur que j’avais tellement adulé dans mon adolescence avant de devenir son élève puis son collègue (chaque fois que je me dis « je suis le collègue de Howard » j’ai l’impression de commettre un sacrilège et que le sol va s'ouvrir et m'engloutir tellement ça me semble impossible – mais non : à ma grande surprise, mêlée de honte et de bonheur, je dois finalement bien être votre collègue, mon maître).
Je ne pleure plus maintenant mais je ne suis toujours pas habitué – à me dire que ce mec sur les disques, c’est moi. J’ai pourtant fait plus de vingt disques, mais je ne m’y fais pas.
Il faut dire que j’ai un autre souvenir : lorsque j’étais encore amateur, j’ai entendu, après un disque sur France Musique, le présentateur dire « si ce chanteur travaille dur, ça sera très bien dans quelques années » - je me souviens surtout de m’être dit : s’il fait déjà des disques, c’est que c’est déjà très bien. Je croyais que quand on faisait un disque on était un chanteur accompli, au faîte de sa technique et de ses possibilités.
A chaque fois que je fais un disque (en novembre dernier, et encore quatre fois en 2008…) je repense à ma stupéfaction d’alors – et je me dis que je ne me sens ni un chanteur accompli, ni au faîte de ma technique... Et plus encore : à chaque fois que je reçois et que j’écoute un disque que j’ai fait (moment de suprême difficulté, et rarement de contentement…) je me dis que j’ai fait des progrès depuis, que je ne chanterais plus comme ça aujourd’hui – et que c’est pourtant l’image que des gens vont avoir de moi.
Je me dis aussi, très immodestement, que je dois être pour d’autres, plus jeunes, ce que des gens quadra ou quinquagénaires ont été pour moi : de supports de fascination - « le Lapin doit avoir une vie merveilleuse », ce que je me disais quand j’avais dix-sept ans et que j’imaginais que faire des disques c’était l’achievement, comme disent les anglais : le truc le plus enthousiasmant qu’on pouvait faire dans la vie. Qui nous rendait heureux et fier. Je sais par Stéphane que j’ai mon premier détracteur sérieux : ça doit être que mon nom dit quelque chose à quelques-uns…
Et je comprends mieux les comédiens qui, lorsqu’ils font la promotion d’un film, disent souvent « c’est étrange, on parle au présent d’un truc qu’on a fait il y a plus d’un an » - eh bien les disques c’est ça : une image au présent d’une personne qu’on a été. C’est fascinant, et souvent dur.

mardi 11 décembre 2007

film noir

J'ai vu la semaine dernière Avant que je n'oublie, de Jacques Nolot - toujours dans la série une séance par semaine au MK2 Beaubourg, peut-être le cinéma où je vais le plus...
C'est le troisième film "autoportrait" de Jacques Nolot, après L'Arrière-Pays et La Chatte à deux têtes. C'est probablement de loin le plus dur : dans La Chatte, l'histoire plutôt glauque d'un cinéma porno, il y avait bien quelques moments drôles - mais dans Avant que je n'oublie, le noir est mis : c'est le portrait d'un pédé séxagénaire, ancien gigolo, séropositif, et de sa désespérance. Même dans une photo sublime (les contrastes de couleurs, les ombres sculptées !), c'est un portrait vraiment terrible de la solitude et de la deshérance que nous dresse Nolot - qui joue ici Pierre, le personnage principal, qui va chez son psy, se paie des gigolos et compare avec ses amis le prix que ceux-ci lui prennent...
Quand j'étais étudiant en Lettres, on m'a toujours appris que le narrateur n'était pas l'auteur, même quand il parlait à la première personne (même dans le cas si particulier de Proust, par exemple). Mais là, difficile de ne pas assimiler : tout au long du film on voit Pierre aux prises avec la difficulté d'écrire - puis on voit, vers la fin du film, un gros plan sur une des pages écrites : une scène du film qu'on est en train de voir... compliqué et intéressant : Pierre est-il Nolot, est-ce vraiment une autobiographie ou, comme dit Modiano, seulement des éléments d'autobiographie dilués dans la fiction ? de là peut-être un certain malaise et, oserai-je le dire, l'impression d'une certaine complaisance ? renforcée par cette fin, par trop grandiloquente, où l'on voit Pierre-Jacques entrant travesti dans une boîte avec l'un de ses gigolos.
Au total, ce film glaçant sur le début de la vieillesse, la solitude et l'angoisse est une expérience étrange dont, là non plus, on ne sort pas avec le sourire. Et moi j'aime bien.

(mais point trop n'en faut quand même - pour rassurer certain ami organiste à la Cathédrale qui s'inquiète de ce que je vois trop de films tristes, je suis allé le soir même voir Les Femmes de ses Rêves, le film de frères Farelly avec Ben Stiller - celui-là même qui se branlait avant son rendez-vous galant dans Mary à tout prix, des mêmes réalisateurs, avec la suite que l'on sait, cette fameuse coiffure tant décrite....
J'y fus avec l'attention annoncée de voir une daube. Attente pas déçue ! Mais j'aime bien Ben Stiller, alors... D'habitude, je vois ses films dans les avions (quand on va au Japon, toute personne sensée ne saurait pas lire plus de quatre ou cinq heures et, même avec les repas et le dodo, il reste encore du temps pour un film avec Ben Stiller, sisi) - eh bien ça fera passer le temps à ceux qui projettent de partir en Thaïlande en avril. C'est rigolo et c'est tout ce qu'on lui demande : c'est quand même pas mal, de rire en même temps que 2 ou 300 autres personnes. Ca m'a changé de d'habitude au ciné, où 10 personnes pleurent ensemble...
Et puis je n'ai pas perdu ma soirée : j'ai appris, ô chose utile !, comment on disait "couille molle" en anglais : pussy dick - expression dont l'image me réjouit encore...)

mardi 4 décembre 2007

do not disturb

Ca faisait des mois, réellement des mois, que je me disais "je ferai ça le mois prochain", puis "je ferai ça la semaine prochaine" - le ça étant de se reposer, d'être un peu à la maison pour, je ne sais pas moi : passer l'aspirateur ? laver le mètre et demi de linge sale ? ou, plus intéressant encore : de faire autre chose que de chanter-voyager-chanter ?
Il faut dire que le moment propice au ça tardait à venir parce que j'avais toujours des opportunités de nouvelles auditions, de nouveaux trucs possibles - et loin de moi l'idée de m'en plaindre. Mais quand même : trop c'était trop - s'il y a des intermittents dans la salle, quand je vous dis que j'ai fait plus de 300 heures en octobre et novembre vous voyez le tableau... Du coup, j'ai passé la semaine dernière à avoir tout le temps envie de pleurer tellement j'étais fatigué, et à n'avoir surtout pas envie de chanter. Mais c'était pas comme si j'avais le choix et, bon petit soldat, je mettais mon beau costume et oui, j'allais le faire, ce concert.
Alors jeudi, la dernière note chantée, c'était la libération ! les vacances. C'est con, mais ça fait un bien fou, quand c'est ne serait-ce que trois jours à la maison. Du coup, j'ai fait des trucs dingues : je suis retourné au musée (pour la première fois depuis... août, si mes souvenirs sont bons ?), au concert (écouter un concert !), au cinéma (merci monsieur UGC de m'inviter, parce que sinon je pourrais pas - quatre fois en trois jours, c'est presque beaucoup non ?) - j'ai instauré la sieste quotidienne obligatoire et j'ai même lu tranquille à la maison, et écouté un opéra (Fidelio de Beethoven en plus... mais avec l'immense Christa Ludwig, et toute une équipe de gens fabuleux, dirigés par Klemperer - qui avait dit que Fidelio c'était chiant ? ah oui - moi...) assis dans mon fauteuil, en suivant le texte et tout ! j'ai aussi passé l'aspirateur, lavé la salle de bains et le mètre cinquante de linge - qui s'est instantanément transformé, n'est-ce pas fabuleux, en mètre cinquante de linge à repasser... Le problème c'est qu'avec toute cette fatigue puis tout ce repos, j'ai une libido d'huitre (en même temps je sais rien sur la libido des huitres : c'est peut-être des chaudes lapines en fait, mais elles font comment avec les coquilles ?). Bon - finalement, ça me repose un peu. Pour mieux repartir après...
Mais ne croyez pas que je ne fais rien de mes journées - je veux dire en-dehors du linge et du cinéma : je travaille, ouioui, mais tranquille, sans me dire que je dois absolument avoir avalé tout ce tas de musique pour hier sans faute mais qu'hier j'ai eu autre chose à faire (j'ai fait du surf ces derniers temps, préparant vaguement les partitions dans le train qui m'y conduisait - et je déteste ça). Et la tranquillité, c'est bon, surtout quand c'est pas souvent.
Je suis tellement détendu que j'ai même inventé une nouvelle insulte sur mon Vélib ce midi, en revenant du cinéma (faudra que j'arrête d'y penser et que je l'écrive pour de vrai, ce post sur la revivance des insultes grâce au Vélib...) : abruti crétinoïde. Certainement pour une voiture qui serrait le plus possible à droite, là où les vélos sont censés rouler. Ou pour autre chose, je sais même plus. Mais, sur le coup et même des heures après, abruti crétinoïde me fait encore rire.
On est peu de choses !

no comment

Chers lecteurs - parce que je sais que vous êtes au moins deux...
J'ai trouvé hier comment laisser la possibilité à tout le monde de laisser un commentaire, et plus seulement aux seuls abonnés Google.
Alors j'attends vos commentaires...
Et demain, j'écrirai de nouveau sur un film terrible que j'ai vu ce matin - histoire de laisser un peu d'air de temps en temps !

lundi 3 décembre 2007

petite bulle


Je suis allé ce matin voir The Bubble, un film d'Eytan Fox. Il est sorti il y a bientôt six mois, mais je n'avais pas eu l'occasion de le voir alors - une séance par semaine au MK2 Beaubourg, suffisait de s'y trouver...

Le film raconte l'histoire d'amour de deux jeunes hommes à Tel-Aviv : un israëlien et un palestinien. On se doute bien que l'idylle rigolote et sexy de ces deux beaux garçons va à un moment ou à un autre être traversée par le conflit iraëlo-palestinien : le réalisateur prend son temps pour nouer les fils inextricables de ce drame finalement très noir. L'histoire finit d'une manière extrêmement dramatique - ou dans un noir romantisme, c'est votre point de vue...
Ce qui m'a tout particulièrement frappé, c'est comment on peut avoir, par un petit bout de la lorgnette, une vue de l'intérieur, pour ainsi dire, sur ce qui se passe quotidiennement dans ces pays. C'est vrai que, chaque jour ou presque malheureusement, on entend dire que 3 palestiniens ont été tués, puis qu'un attentat à Jérusalem a fait 17 morts (intéressant, d'ailleurs, de voir la relative indifférence suscitée sur les protagonistes par l'attentat) - mais ce ne sont que des chiffres, terribles. Fût-ce pour des personnages de fiction, on peut un instant s'imaginer plus directement les drames que génère ce conflit. Oui, je sais : je suis décidément un mec qui ne sait pas lire les journaux, et qui a besoin qu'on lui raconte des histoires pour comprendre la réalité...
Et puis, bien entendu, l'explication (une explication) de comment un homme devient un kamikaze est intéressante : comment, pourquoi ce garçon, jeune, heureux et amoureux va devenir un tueur, par quel mécanisme, par quelle décision. C'est à la fois fascinant et horrible.
On ne sort pas de la salle enjoué - les filles devant moi ont eu beaucoup de mal à se relever, en pleurs. Je n'en menais pas très large non plus.

vendredi 30 novembre 2007

Chaos -


Ce n'est pas si souvent que des films "grand public" me remplissent jusqu'à ras-bord de joie, d'émotion, de sensations et de sentiments profonds.
C'est le cas de Chaos, de Coline Serreau, que je viens de revoir ce soir en vidéo.

Je me souviens que, quand je l'avais vu au cinéma, avec mon père, j'avais pleuré longtemps, pendant le générique de fin. Je me souviens que j'avais fait pareil pendant celui de La Crise, de Coline Serreau également - mais avec ma mère cette fois-là...
C'est toujours très délicat de revoir un film qui nous a autant marqué, plusieurs années après : le souvenir de l'émotion est toujours vif, en même temps la retrouver n'est pas nécessairement chose simple parce que c'est comme si on regardait derrière les pendrillons au théâtre : on voit les ficelles, les mécanismes, et ce qui nous touchait nous touchera peut-être moins.
Alors ce soir, j'ai bien un peu vu les ficelles, j'ai bien trouvé des longueurs, des moments par trop militants, appuyés, soulignés - mais pour finir, ce film est profondément émouvant, certainement parce qu'il est sincère.

Ce que j'aime tant dans ces deux films de Coline Serreau, c'est justement leur sincérité, leur humanité - ce qu'ils disent sur l'homme, sur les rapports humains, sans en avoir l'air. Dans La Crise, c'était Maria Pacôme qui changeait de vie et disait à son fils déboussolé (Vincent Lindon, le seul acteur commun aux deux films) que sa vie la regardait, que quand lui rencontrait une femme c'était de l'amour et quand elle rencontrait un homme de la baise ; dans Chaos, c'est dans les yeux de Line Renaud (décidément une comédienne hors pair, vraiment, que j'admire à chaque apparition), longuement fixés et scrutés par la caméra, qu'on lit le vide laissé par un fils absent (Lindon, donc), les tristesses de la solitude, les questions sur la vie - c'est d'ailleurs les yeux de Line qui sont la dernière image du film, et qui me laissent dans la poitrine un creux que les ficelles dont je parlais n'ont pas réussi à empêcher.

mardi 27 novembre 2007

euh ?

Rue Condorcet, Paris 9ème

dimanche 18 novembre 2007

polars doux

Quand j'étais à la Fac de Lettres, j'avais dans l'idée que la littérature contemporaine ne valait même pas la peine qu'on s'y intéresse. Idée qui a perduré longtemps après la fin de mes études.
Puis j'ai eu dans l'idée que la littérature française contemporaine ne valait pas la peine qu'on s'y intéresse. Idée qui perdure un peu. "Mais quand même", me suis-je dit : et j'ai, il y a quelques semaines tout juste, foncé vers ma librairie pour acheter quelques romans d'auteurs français vivants, pour voir un peu et me faire un idée en-dehors de mon a priori...
Comme le hasard, qui n'existe pas, fait toujours bien les choses, j'ai acheté trois romans qui se ressemblent par leur thématique : ce sont tous les trois des sortes de polars - disons des romans où les personnages enquêtent. Mais l'objet de cette enquête n'est pas au centre de l'action et c'est bien plutôt l'enquêteur qui est au centre de l'action et, du coup, de sa propre enquête.
Prenons donc Rue des Boutiques Obscures, de Patrick Modiano : le narrateur décide, après des années d'amnésie, de retrouver qui il fut, et qui ont été les gens qui ont fait son ancienne vie. J'aime le swing lent et enivrant des textes de Modiano, cette présence constante d'un Paris suranné et disparu, ces gens qui courent après un passé hypothétique - finalement, qui est le narrateur importe peu : c'est les pistes suivies qui sont passionnantes.
Prenons ensuite La cliente, de Pierre Assouline : un biographe, dans le cadre de ses travaux de recherche, tombe sur une lettre anonyme dénonçant, en pleine Occupation, des membres de sa famille, morts en déportation. Le narrateur retrouve l'auteur de cette lettre, cette fameuse cliente, et cherche à savoir pourquoi elle dénonça. Là, c'est les détours, qui nous montrent diverses faces de la même action, qui sont passionnants, et qui font finalement froid dans le dos, pour tellement de raisons, successivement. Ce texte est remarquable, en ce qu'il multiplie les points de vue sur cette dénonciation et, partant, les impressions qu'on éprouve successivement, nous lecteurs, à l'égard de cette cliente. On lit le roman les yeux écarquillés, horrifié.
Prenons enfin Les Âmes grises, de Philippe Claudel. Vingt ans après, un narrateur nous dit la vérité sur un meurtre d'enfant, commis en pleine Grande Guerre à quelques centaines de mètres de la ligne de front. J'aime beaucoup Claudel parce que chaque phrase qu'il écrit est pour moi comme une caresse sur une joue, délicate et prenante. Dans ce roman se tressent deux temps, celui de l'histoire et celui de la raconter, et plusieurs niveaux de récits, sur l'enquête concernant le meurtre bien sûr, mais aussi sur l'histoire de tous ces gens et, en premier lieu, celle du narrateur - qui se dévoile ainsi petit-à-petit. Pour moi, c'est un livre magnifique parce que simplement compliqué, si cet oxymore m'est permis - mais je ne vois pas comment dire autrement ma fascination pour ce récit complexe et profond.

Patrick Modiano, Rue des Boutiques Obscures (Prix Goncourt 1978), éditions Folio ; 251 pages, 4,85€
Pierre Assouline, La cliente, éditions Folio ; 190 pages, 4,85€
Philippe Claudel, Les Âmes grises, Le Livre de Poche ; 280 pages, 6,50€

vendredi 16 novembre 2007

par la fenêtre du train

Il y a quelques jours, j'ai pris le train entre Bordeaux et Nantes. C'est un Corail, qui avance tout doucement et traverse la Charente, la Charente-Maritime et la Vendée. Long voyage !
Il était dix heures du matin quand je suis parti, et il faisait très beau : le soleil, aux rayons obliques à cette heure de la matinée, éclairait d'une lumière dure toute la gamme de jaune et de marron des feuilles des arbres dont certains, magnifiques princes, avaient encore toute leur ramure, d'un beau ocre foncé. Et puis il y avait cette plante, dont j'ignore le nom, qui vire au rouge sang avant de perdre ses feuilles : c'était des tâches de feu dans cette végétation marron. Et les troncs défeuillés des grands bouleaux luisant d'une couleur d'ivoire sous le soleil oblique. Et les boules de gui dans les arbres décharnés, comme de gigantesques pom-pom girls, toutes droites sorties d'un film de Tim Burton...
C'était un très beau voyage.

vendredi 9 novembre 2007

le professeur Moutarde, avec le chandelier dans la bibliothèque

Comme je fais partie de ces feignasses qui peuvent aller au cinéma le matin, et comme, si certains ne le savaient pas encore, j'ai une carte MK2-UGC - je suis allé ce matin voir L'Heure Zéro, de Pascal Thomas, adapté du roman d'Agatha Christie. C'est sa deuxième adaptation très modernisée de l'anglaise mystérieuse : pour Mon petit doigt m'a dit, j'ai ri tout au long de la séance.
Eh bien les quelques autres feignasses de 11h15 à l'UGC de Bordeaux vous diront que j'ai tout pareillement bien ri pour L'Heure Zéro. Le propos : une vieille femme est assassinée et on recherche le coupable.
Mais l'essentiel n'est pas là : c'est le cabotinage de tous ces messieurs dames qui est excellent, et tellement drôle - Danièle Darrieux en vieille fumeuse d'opium, Laura Smet en épouse vulgaire, François Morel en commissaire en vacances (et en bob !). Et Melvil Poupaud en époux, tellement beau et sexy (note à moi-même : écrire un jour une note sur combien les trentenaires (Romain Duris, Melvil Poupaud, etcetc.) sont tellement plus beaux et désirables que quand ils en avaient vingt...). Et surtout Clara Mastroianni, merveilleuse.
Alors voilà : j'ai ri beaucoup, et puis l'intrigue est, comme toute la presse l'a écrit, un gigantesque Cluedo dont la solution importe peu (puisque, comme toujours, on brouille les pistes et, surtout, il y a des choses qu'on ne peut pas savoir et qui nous aident à trouver le vrai coupable, au dernier moment of course !) - juste pour le bon moment, donc !

mardi 6 novembre 2007

les bébés




Par ordre d’apparition : à gauche, Albane, quelques heures en ce 25 septembre ; à droite, Germain, bien surveillé par sa grande soeur Irène, quelques heures en ce 4 novembre.
Albane est ma nièce, ma première nièce, la fille de mon frère. Ca faisait plusieurs années que j’attendais que mon frère et sa copine, pacsés et vivant même dans leur maison désormais, fassent un bébé – quand ils m’ont annoncé que c’était parti, en mars, j’ai pleuré de joie dans mon salon…
Et j’ai tout de suite appelé Sophie, une de mes amies les plus proches, qui m’a dit « ben ça tombe bien, je voulais t’appeler : moi aussi j’attends un bébé » - c’est donc Germain, dont je suis le bienheureux parrain depuis samedi.
Ces deux enfants sont spécialement chers pour moi parce qu’ils sont nés de gens que j’aime tout particulièrement, et qui m’ont laissé approcher d'assez près leur venue, manière pour eux de me laisser imaginer les joies de l’arrivée d’un enfant : j’ai pu voir assez souvent les futures mamans, voir leurs ventres s’arrondir (dans le cas de Sophie c’était même impressionnant !) – et mon frère m’a même proposé de l’accompagner à la mairie, déclarer légalement la naissance de sa petite fille. C’était extrêmement touchant.
Je suis donc parrain, pour la seconde fois, et tonton : deux titres qui me plaisent bien.

mercredi 31 octobre 2007

mon coiffeur est un truand

Histoire d’user un peu ma carte UGC Illimité, je suis allé voir ce soir Le deuxième Souffle, d’Alain Corneau, adapté du roman de José Giovanni. Celui-là même qui avait déjà été adapté dans les années 50, avec les stars des films de truands de l’époque.
Ce qui est bien dans les films de truands en noir et blanc, c’est que les truands ont toujours de supers costumes et des chapeaux, parlent un argot splendide et connaissent aussi bien leurs potes truands que les commissaires. Et ils meurent pratiquement tous avant la fin. Désuet mais magnifique.
Le film de Corneau est désuet lui aussi. Elégant (enfin, ils ont dû avoir un rabais sur le faux sang et sur les gadgets qui simulent les impacts de balles, parce qu’il y en a par treize à la douzaine !), drôle (parce que qui dit « ta frimousse » de nos jours ?! et qui s'entretue pour un trafic de cigarettes ?...) et divertissant. Michel Blanc est superbe (vraiment, je trouve cet acteur excellent depuis quelques années : le preuve qu’on peut avoir chanté « pays merveilleux » sur un téléphérique et être pris au sérieux quand même), Monica Bellucci est blonde, genre Jeanne Moreau il y a quarante ans, et le tout nous fait passer un agréable moment. Un peu longuet, mais agréable.
Mais quelle ne fut pas ma surprise de retrouver l’échoppe de mon coiffeur à côté du night-club des truands ?! je vous explique : il y a quelques mois, je vais chez mon coiffeur qui me montre les photos de sa boutique toute transformée, le temps d’un tournage – devanture retouchée, bien sûr, mais aussi enseigne nouvelle et tout le toutim. Il me raconte les moments épiques à coiffer dans le couloir et les gens gentils de l’équipe.
Ebé voilà : mon coiffeur, c’est le magasin de jouets qui est à côté du dancing, comme on devait dire alors, dans la rue Adolphe Focillon dans le 14ème (oui, c’est un de mes rares snobismes que de traverser Paris pour aller me faire couper les cheveux, peu nombreux, qui me restent : mais j’aime bien mon coiffeur, probablement l’un des moins chers et l’un des seuls hétéros ET coiffeurs de Paris). J'adooore cotoyer des stars !

dimanche 28 octobre 2007

pas Camille - Bénédicte !




C’est Jorris qui m’a présenté Bénédicte. Je me souviens très bien de la première fois où je l’ai vue, près du mur d’eau et des chevaux de bois des Halles – je me suis dit qu’elle ressemblait à ma cousine Véronique, avec le même côté volontaire et décidé que j’aime tant chez elle.
Rapidement, Bénédicte et moi nous sommes mis à travailler ensemble. Elle était au piano comme dans la vie : décidée, franche et entière. Que des qualités.
Nous avons beaucoup travaillé, durant une période qui n’était pas idéale dans la vie de Bénédicte. Nous nous sommes présentés à plusieurs auditions, que nous avons toutes ratées – et puis nous nous heurtions à nos limites personnelles et, un peu par décision de ma part, un peu par mon immense capacité à laisser dériver les choses en remettant toujours à demain le moment d’en parler, nous avons fini par arrêter nos répétitions.
On était bien sûr toujours amis, et je continuais par ailleurs ma marche dans la carrière : je rencontrais de nouvelles personnes, je voyageais beaucoup, je lisais beaucoup de nouvelles musiques, je donnais beaucoup de concerts. Pas de nouveau pianiste dans ma vie, mais pas non plus beaucoup de temps à consacrer à ce travail secret qu’est le récital. Parce que, bien sûr, le récital ne paye pas, ou tellement peu – mais en plus il demande une confiance, une osmose entre les deux partenaires qui doivent être à égalité, se partager la tache sans jamais que l’un ou l’autre veuille tirer à soi la couverture. Ca ne se trouve pas tous les jours, un partenaire de confiance.
Un jour de juillet 2006, Bénédicte m’invite à déjeuner, près de Bastille – et elle me dit sa tristesse de l’abandon de notre travail, le manque qu’elle en ressent, la douleur aussi de certaines de mes phrases malencontreuses… j’étais triste de l’avoir fait souffrir, parce qu’on n’aime pas savoir qu’on fait souffrir les gens qu’on aime, et surpris, parce que je n’imaginais pas que Bénédicte avait pris si fort à cœur notre travail, que nos séances dans la petite salle moquettée du conservatoire l’avaient marquée, et lui manquaient, autant.
Une occasion inattendue a fait que nous avons pu nous retrouver, avec deux autres chanteurs, pour préparer une pièce vraiment difficile pour un concert ; j’ai retrouvé en Bénédicte les mêmes qualités de musique et d’engagement – doublées d’une nouvelle et formidable confiance, d’une force, probablement déjà présente trois ans auparavant, que le bonheur de sa vie actuelle avaient révélées et décuplées : tant mes collègues, dans la préparation de cette œuvre, que les auditeurs de ce concert de juin, tous m’ont dit « cette fille est formidable ».
Avez-vous remarqué combien entendre de la bouche d’autres personnes ce qu’on pense en son for intérieur est comme un déclic, une sorte de confirmation et d’incitation ?! comme le hasard fait toujours bien les choses (puisque le hasard n’existe pas et que c’est plutôt une démultiplication de forces que nous avons en nous-mêmes qui crée ces moments fortuits), on m’a proposé à ce moment-là un récital avec piano : l’occasion était trop belle de cultiver le plaisir retrouvé et amplifié de travailler avec Bénédicte.
C’était hier soir, et nous avons passé des moments merveilleux ensemble, à préparer un programme d’une heure et demie de musique difficile et exigeante – et, évidemment, à le donner ! on porte un programme de récital en soi comme quelque chose de très intime et, après avoir travaillé des dizaines d’heures à le polir et l’apprendre convenablement, puis donné une fois, on se sent généralement vide, comme dépossédé de quelque chose qui nous importait tant, qui nous occupait tant depuis des semaines et qui s’est finalement passé si vite ! eh bien ce moment unique m’a non pas vidé mais au contraire empli : de la satisfaction d’un travail intense et précis, partagé avec une partenaire, à égalité et dans un échange profond et sincère.
Je sais ce matin que notre concert d’hier soir n’était pas une fin, mais bien au contraire une nouvelle étape, un porte qui s’ouvrait en nous. Notre aventure musicale va continuer – on a déjà des projets et des dates précis. Pour mon plus grand bonheur et mon plus grand accomplissement.

samedi 27 octobre 2007

tonton Claude

Quand j’étais petit, mon oncle Claude était ce qu’il est convenu d’appeler ma figure paternelle : c’était l’homme le plus masculin, imposant et plein d’autorité de mon entourage. Mon père n’était pas très présent, mes grands-pères diminués physiquement, jeunes déjà.
Oui : tonton Claude était une grande figure virile, celui qui réparait l’électricité à mains nues, immunisé contre le courant depuis qu’il avait été électrocuté pendant la guerre d’Algérie, celui qu’on craignait de réveiller quand il dormait tard les lendemains de bals (car tonton Claude était musicien, ce qui me faisait encore plus rêver ! et je ne parle même pas de ma fierté quand il me laissait l’accompagner au piano…), celui qu’on brûlait d’aider quand il construisait encore une nouvelle pièce dans le chalet, lieu mythique de nos vacances. Celui devant qui aucune protestation n’était possible. L’homme le plus viril de mon enfance.
Déjà, cet été lorsque je l’ai revu, pour la première fois depuis plusieurs années, il m’a fait visiter deux fois de fond en comble le chalet : ne se rappelait-il plus que j’y avais passé tous mes étés de môme ? ne se rappelait-il surtout plus que je l’avais déjà visité avec lui la veille ?
Tonton Claude a la maladie d’Alzheimer. Je l’ai appris officiellement cette semaine. Tonton Claude va encore oublier que je connais déjà le chalet, tonton Claude va oublier que je suis devenu musicien - puis tonton Claude va oublier que je suis son neveu et, pour moi qui viens de le retrouver après toutes ces années, c’est vraiment dur d’imaginer le géant de mon enfance s’effriter petit à petit.
Et pleurer n’y changera rien.

samedi 20 octobre 2007

Passagère du Silence

Tous ceux qui aiment les livres aiment que les gens qu'ils aiment leur offrent les livres qu'ils ont aimés - vous me suivez ?! parce qu'on aime tous savoir ce qui a ému ou intrigué ceux qui nous sont chers, parce que ça nous offre une occasion merveilleuse de nous rapprocher encore d'eux.
Alors, quand Ludovic, fasciné par la calligraphie, m'a offert Passagère du Silence, de Fabienne Verdier, j'ai été content de pouvoir un peu approcher le grand mystère qu'était la calligraphie chinoise pour moi (ben oui, écrire des lettres, en quoi ça pouvait être un art, me demandais-je).
Dans les années 80, cette jeune peintre est allée étudier la calligraphie en Chine Populaire et ce livre raconte, avant tout, son voyage et son installation - sur le mode épique.
Le plus beau chapitre est bien entendu L'Enseignement du Maître, et ceux qui le suivent immédiatement, tout le coeur du livre : où l'on voit cette jeune femme européenne apprendre lentement au contact d'un vieux maître cet art presqu'exclusivement resté chinois durant les millénaires. Où l'on voit surtout une école d'existence, une ascèse et une force de conviction dans son travail qui sont, pour moi au moins, une leçon passionnante.
Ce n'est pas simplement un récit de voyage que cette Passagère, mais bien une clef pour entrer dans un univers, dans un mode de pensée et de travail tellement éloigné du nôtre, tellement profond - j'ai vraiment tout pariculièrement aimé certaines de ces pages sur l'abnégation, le renoncement - l'exaspération !


Fabienne Verdier, Passagère du Silence, Le Livre de Poche ; 311 pages, 6,50€

ça aura toujours l'air chinoa

avec ma nouvelle carte MK2 (oui, UGC...), je vais désormais souvent au cinéma. C'est bien, de rentrer sans payer. J'adore, en tout cas.
C'est surtout bien parce que je vais ENFIN voir des films plus souvent que je n'en voyais sur mon 16/9 écran plat de riche (c'est moi qui le dis...) - je suis devenu tout d'un coup un parisien moderne, avec abonnement Vélib et carte MK2 (oui...) , un parisien moderne qui réussit donc à s'extirper de son fauteuil et de sa routine pour aller au cinéma.
Et même, c'est ça l'intérêt, pour voir des choses qu'il n'aurait pas vu s'il avait payé, le parisien moderne.
J'ai donc vu il y a une semaine Le dernier Voyage du juge Feng et Le Mariage de Tuya, deux films chinois que le hasard des sorties nous permet de voir en même temps.
Ce qui m'a tout particulièrement touché dans ces deux films, c'est qu'ils ne disent rien, se contentant de montrer, et surtout de laisser comprendre. C'est merveilleux, parce que ça donne l'impression d'être intelligent, et surtout : sensible.
Et parce que ces deux films, dans des genres très différents, nous donnent à voir l'humanité dans toute sa beauté, ces petites choses, ces petits gestes qui disent tellement plus, et plus fort, que les mots ce que les êtres sont profondément, la beauté qui nait d'une relation entre humains, entre simples humains.
C'est fabuleux de prendre une telle leçon d'humanité de deux films produits par un pays où... je ne vous fais pas de dessin.
Inutile de raconter Le juge Feng ou Tuya - prenez vraiment deux fois deux heures, Illimité ou pas, pour aller voir, et ressentir -

vendredi 19 octobre 2007

my first time...

Ebé voilà - je me lance.
Depuis que Biscoto n'écrit plus je suis triste, alors je me suis dit pourquoi ne pas écrire un peu, moi aussi.
Et puis depuis que j'ai cèdé au diable et acheté une carte MK2 (oui, UGC, je sais, mais c'est bien moins class...) je vois plein de films bien, j'ai envie de noter mes coups de coeur ailleurs que dans mon petit cahier Super Conquérant bleu.
C'est pour ça que je suis là ! et puis aussi pour parler des livres, des spectacles et, pourquoi pas, des gens que j'aime -
Bienvenue...