vendredi 31 juillet 2009

petite histoire

C'est toujours drôle (entendez : étrange) quand on est rejoint dans notre petite histoire par la Grande, la collective - quand on connaît personnellement quelqu'un décédé dans une catastrophe aérienne, ou quand on a un ami atteint de la Grippe A H1N1.
C'est mon cas : mon cher Raphaël en a été atteint, sans aucune gravité fort heureusement. C'est la première personne de mon entourage ; certainement pas la dernière.
Il va mieux.

mardi 14 juillet 2009

18 juillet 1999

C'était il y a dix ans, presque jour pour jour. Je faisais mes débuts professionnels. J'ai considéré comme tel mon premier concert avec un ensemble particulièrement réputé, dont la confiance m'honorait immensément, et me mettait, à mon avis, dans "la cour des grands". C'est de là, de ce premier engagement, que tout a découlé : des auditions que j'ai eu le courage de passer, les productions qui se sont enchaînées grâce à ça, la vie gagnée dans et avec la musique - tout ça grâce à ce premier concert, le 18 juillet 1999 à Beaune.
En arrivant à la gare (je n'en menais pas large), j'ai tout de suite vu une fresque représentant De Funès et Bourvil (oui, une scène de La Grande Vadrouille se déroule dans les Hospices de Beaune !) et je me suis dit que j'étais un peu sous leur protection. Ca m'a (à peine) rassuré.
Je me souviens de ma peur lors de ma première répétition "pro", du soupir de soulagement que j'ai poussé (et qu'un ami m'a dit avoir entendu du fond de l'édifice !) la dernière note du concert chantée - de tout ça, comme si c'était hier. Je me disais alors que je n'oublierais jamais rien, ni un lieu ni un collègue ni un programme ; c'était faux, en dix ans on oublie plein de choses - mais pas cette première soirée.

J'ai du mal à croire que 10 ans ont vraiment passé depuis cet acte fondateur de la seconde partie de ma vie. Et pourtant beaucoup de choses en témoignent : des bulletins de salaire et des partitions qui s'entassent dans mes rayonnages, plus de deux dizaines de disques enregistrés (même si je ne les ai plus pour la plupart : je les ai donnés, tellement se réécouter est un supplice), beaucoup de beaux souvenirs, quelques très beaux. Des émotions, des colères, des déceptions, énormément de joies... 1à ans de ma vie se résument là, en ce moment. C'est étrange.

lundi 13 juillet 2009

franco-belgo-suisse

Je ne me plains pas, je gagne correctement ma vie. Mais quand je vois ça, ça me donne envie de hurler. Moi, le prochain 14 juillet, je vais peut-être me délocaliser à Gstaad...

samedi 4 juillet 2009

en boule

Le truc le pire qui puisse vous arriver, c'est qu'un ami cher, sachant votre goût immodéré pour la lecture, vous dise "tu devrais lire ce livre, c'est vraiment super" - et de le détester, de le haïr du plus profond de vous. Le livre, pas l'ami.
C'est ce qui m'est arrivé avec L'Elégance du Hérisson, de Muriel Barbery. Le problème, c'est que plusieurs amis m'ont parlé laudativement de ce livre. Méfiant, j'ai fait une entorse à ma règle de toujours acheter les livres que je lis et je l'ai emprunté à une amie, pleine de goût, et toute frissonnante de la lecture qu'elle venait de terminer. Bon.
Et là, patatras : je déteste, du plus profond de moi, cette histoire faussement naïve et très énervante d'une concierge si-belle-à-l-intérieur qui lit beaucoup en se faisant passer pour une pauvresse, et qui sera démasquée par une jeune habitante de son immeuble et un riche japonais qui vient d'y emménager. Et qui mourra, bêtement, au moment où elle aurait pu se révéler. Voilà, c'est dit : ce livre a été vendu à 345 000 exemplaires, "hérisson" devenant synonyme de "grand tirage surprise" au cours des rentrées littéraires suivantes. Je ne comprends pas pourquoi cet engouement et même, chose rarissime, la lecture de ce court roman m'exaspère tellement que je saute des pages.
Je viens de voir que ce Hérisson vient de paraître en poche, et même qu'on l'a adapté au cinéma. Il est bien entendu hors de question que j'aille voir le film, mais je reste stupide face à tant de succès : est-ce que j'aurais raté quelque chose ? est-ce que quelqu'un qui a aimé cet opus pourrait me dire pourquoi, m'en dire du bien - m'aider à comprendre ?...

mercredi 1 juillet 2009

parfois je rêve, je divague...

(mais moi je ne vois pas de vagues, monsieur Gainsbourg)

Je disais hier que je vivais le meilleur moment du déménagement : celui d'avant, l'entre-deux tellement joli du projet qui se concrétise tout seul, après la période de recherche, et qui n'influe pas encore vraiment sur la vie courante (je retrouve encore mes casseroles quand j'en ai besoin, je n'ai pas une masse de cartons dans mon entrée...).
Déménager, comme le disait récemment Samuel, c'est changer un peu de peau - à tout le moins de vie : on laisse derrière soi une partie de ce qu'on a été pendant les années où on a vécu dans un lieu. Cinq ans, c'est pas rien quand même ! des tas de petits souvenirs sont attachés à l'appartement que j'occupe encore, des gens qui sont venus, de ceux qui ont écrit sur mes murs les mots doux que je vais devoir recouvrir de blanc avant de partir, des choses belles ou moins belle vécues ici. Tout ça va rester, oui : dans ma mémoire, et un peu inscrit dans ces murs. C'est pour ça que je suis heureux de connaître le futur propriétaire de cet appartement, et de le voir tellement enthousiaste à son égard : je sais ainsi que cet appartement continuera d'être habité.
Mais je n'ai aucune nostalgie, bien au contraire ! car "changer de vie" veut dire en vivre une nouvelle, évidemment plus belle. Je ne rêve pas seulement du nouvel espace dans lequel je vais vivre et de la future disposition de mes meubles : je rêve aussi d'une vie plus rangée, peut-être - mieux rangée à tout le moins, parce que je suis un bordélique notoire... mais aussi d'une vie plus calme, dans laquelle je gérerais mieux mon temps dans la journée, dans laquelle les journées passeraient moins vite, dans lesquelles j'aurais plus de temps pour moi, comme si l'espace gigantesque (56m2 pour un célibataire à Paris, c'est un luxe inouï !) allait nécessairement être aussi un espace de temps gigantesque. Je disais il y a quelques mois mon envie de mutation, de faire peut-être moi aussi une nouvelle peau : il est certain que cette nouvelle vie prendra ses racines dans ce nouvel espace - dans lequel il y aura un fauteuil de lecture où je lirai tous ces livres que je phantasme de lire depuis des mois, et où mon esprit grandira, aussi.