lundi 9 juin 2008

Nés en 1968

Je croyais que les français ne savaient pas faire de grandes sagas historiques au cinéma (ce que les italiens réussissent avec tellement de brio : voyez Nos meilleures Années et Mon frère est fils unique) - eh bien le dernier film du duo Ducastel-Martineau m'a prouvé le contraire ce soir.
Il faut dire qu'ils savent faire des films ces deux-là : qui n'a pas vu Jeanne et le garçon formidable, première comédie musicale sur le SIDA, ou Drôle de Félix, sorte de parcours initiatique d'un jeune homme qui traverse la France, doit le faire absolument !
Nés en 1968 est donc une saga, qui retrace les quarante dernières années de la société française à travers le prisme d'une famille, dans un sens très large : une douzaine de jeunes français partent vivre en communauté après 68, où ils vivront de l'air du temps et de leur travail de la ferme, et feront l'amour nus dans l'herbe... Le film nous montre comment cette communauté s'étiole et, surtout, ce que deviennent ces gens, et leurs enfants - en un mot, l'héritage de mai 68, pour reprendre une expression Sarkologique. L'occasion pour les cinéastes de réfléchir sur cet héritage, justement : qu'est-ce qu'il est devenu, comment ceux qui ont vécu cette époque vivent-ils désormais ? et comment leurs enfants l'envisagent-ils, le perpétuent ou le renient-ils ?
Je m'en suis tellement gaussé fut un temps que je dois le reconnaître maintenant : Laetitia Casta est formidable en fil conducteur de cette saga. Quelle beauté, déjà - et quelle justesse dans les changements d'humeur (et d'âge !) de Catherine. Il faut dire que les réalisateurs lui ont taillé-là un rôle merveilleux de femme qui tient tête aux années et aux aléas de la vie. Mention particulière aussi pour Christine Citti, habituée des seconds rôles et ici tout particulièrement touchante en mère perdue... et à tous ces beaux garçons, pères et fils, qui nous réjouissent l'oeil aussi !

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