vendredi 30 novembre 2007

Chaos -


Ce n'est pas si souvent que des films "grand public" me remplissent jusqu'à ras-bord de joie, d'émotion, de sensations et de sentiments profonds.
C'est le cas de Chaos, de Coline Serreau, que je viens de revoir ce soir en vidéo.

Je me souviens que, quand je l'avais vu au cinéma, avec mon père, j'avais pleuré longtemps, pendant le générique de fin. Je me souviens que j'avais fait pareil pendant celui de La Crise, de Coline Serreau également - mais avec ma mère cette fois-là...
C'est toujours très délicat de revoir un film qui nous a autant marqué, plusieurs années après : le souvenir de l'émotion est toujours vif, en même temps la retrouver n'est pas nécessairement chose simple parce que c'est comme si on regardait derrière les pendrillons au théâtre : on voit les ficelles, les mécanismes, et ce qui nous touchait nous touchera peut-être moins.
Alors ce soir, j'ai bien un peu vu les ficelles, j'ai bien trouvé des longueurs, des moments par trop militants, appuyés, soulignés - mais pour finir, ce film est profondément émouvant, certainement parce qu'il est sincère.

Ce que j'aime tant dans ces deux films de Coline Serreau, c'est justement leur sincérité, leur humanité - ce qu'ils disent sur l'homme, sur les rapports humains, sans en avoir l'air. Dans La Crise, c'était Maria Pacôme qui changeait de vie et disait à son fils déboussolé (Vincent Lindon, le seul acteur commun aux deux films) que sa vie la regardait, que quand lui rencontrait une femme c'était de l'amour et quand elle rencontrait un homme de la baise ; dans Chaos, c'est dans les yeux de Line Renaud (décidément une comédienne hors pair, vraiment, que j'admire à chaque apparition), longuement fixés et scrutés par la caméra, qu'on lit le vide laissé par un fils absent (Lindon, donc), les tristesses de la solitude, les questions sur la vie - c'est d'ailleurs les yeux de Line qui sont la dernière image du film, et qui me laissent dans la poitrine un creux que les ficelles dont je parlais n'ont pas réussi à empêcher.

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