jeudi 1 mai 2008

deux jours à tuer

Comment parler d'un film dont on a détesté les deux tiers puis qui nous a profondément ému ?...
Je suis allé hier avec Olivier voir Deux jours à tuer, le nouveau film de Jean Becker, avec Albert Dupontel dans le rôle principal.
J'aime bien les films de Becker d'habitude, leur côté vieille France, avec Suzanne Flon, André Dussolier ou Jacques Villeret. Effroyables jardins est pour moi un bijou de justesse et de sensibilité, par exemple.
Eh bien Deux jours à tuer est raté, totalement raté. Mais alors totalement, et dans les grandes largeurs : les deux premières scènes, le monologue du mari (Dupontel) puis de sa femme (Marie-Josée Croze, magnifique), sont de grands moments de solitude, des textes surécrits absolument impossibles. La troisième scène, le grand dîner au cours duquel le personnage joué par Dupontel dézingue tous ses amis, est tout aussi impossible, tellement théâtrale dans le plus mauvais sens du mot que, là non plus, on ne peut pas y croire une seconde.
Et puis il y a la dernière partie, qui se met petit à petit à flots (il était temps : je n'avais pas quitté la salle pour l'unique raison que j'étais en milieu de rang et accompagné...), où la douce mécanique de Becker se met à jouer sa petite musique. Impossible de raconter la fin sans casser tout le film mais - disons que le dernier quart d'heure vaut qu'on attende, même en pestant, et que le générique, une chanson formidable chantée (vécue intensément plutôt...) par Serge Reggiani, nous laisse pantelants de tristesse.
Bien finir, on nous disait tout le temps en cours de méthodo - ében Deux jours à tuer se conclut merveilleusement, après une heure d'agacement. C'est beaucoup.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'approuve tout ce que tu dis au sujet d'Effroyables Jardins. J'avais été fortement marqué par l'interprétation de Suzanne Flon. Quelle merveilleuse scène quand les deux amis viennent lui avouer que ce sont eux qui ont tué son époux. Quel jeu d'actrice! Chaque fois que je vois un nez rouge ou que j'entends "Y'a de la joie", j'ai une pensée pour ce film et le personnage de Jacques Villeret.
Si tu as aimé le film, je te conseille de lire le court roman de Michel Quint dont a été tiré le scénario. Un peu différent du film, mais une émotion et une sensibilité identique à chaque ligne...

Anonyme a dit…

mince, j'avais vu la bande annonce au ciné et je m'étais dit : "celui là ça doit valoir le coup !!" et là en te lisant, je suis tout refroidi...