mardi 15 juillet 2008

Les Murs porteurs

Hier soir, Olivier voulait aller voir Les Murs porteurs au cinéma. Il en avait entendu parler à la radio et pensait que ce serait bien. Alors pourquoi pas ! Pour ma part, je m'attendais à une gentille fantaisie immobilière, à une comédie drôlatique...
En fait, Les Murs porteurs, de Cyril Gelblat, raconte l'histoire de l'agonie d'une femme juive, et de comment ses enfants, quinquagénaires (Miou-Miou, magnifique, et Charles Berling), vivent ce déclin, et de comment la vie va quand même - même après l'agonie et la disparition des parents, les murs porteurs du titre...
J'ai, encore une fois, beaucoup pleuré. Parce que le film est très touchant, mais surtout parce que je prenais conscience au fur et à mesure d'une peur terrible que je ne savais pas avoir : la peur de la mort de ma grand-mère, pourtant inéluctable et, malheureusement, proche.
J'ai réalisé que je vis en ce moment une période de changement : mes parents seront tous les deux à la retraite au mois de septembre, ma grand-mère, dont j'imaginais qu'elle vivrait éternellement, a maintenant 99 ans et deux mois (à cet âge-là, c'est comme pour les enfants : il faut compter en mois), et mon frère est papa. Oui, c'est étrange : j'ai dit ici plusieurs fois que je n'avais pas peur du temps qui passe et j'étais sincère. J'ai réalisé cependant hier soir que j'avais une peur panique, non pas du temps qui passe mais du changement qui s'amorce : bientôt je ne serai plus du tout un enfant. J'ai l'impression que les dernières amarres qui me retenaient encore tant soit peu dans le monde de mon enfance sont en train d'être larguées, avec mes parents qui n'iront plus embaucher et ma grand-mère qui peut emporter tous ses souvenirs dans sa tombe à tout moment maintenant. Je n'ai pas d'enfant, bien entendu, mais mon frère oui, et le temps passe, quoi qu'on fasse pour le retenir.
Je ne sais pas comment je peux me préparer pour la vie qui vient - je ne sais pas comment me préparer à la mort de ma grand-mère, et je sais que je ne peux pourtant pas imaginer le monde (mon monde) sans elle.
Je suis terrifié.

1 commentaire:

Thy Wanek a dit…

Samedi dernier, pour des raisons de contigences sur lesquelles je ne vais pas m'étendre, je suis allé chercher la vieille maman (87ans)d'une amie à sa descente du train pour la raccompagner chez elle : ça m'a donné l'idée d'un article prochain et la lecture du tiens m'y conforte : peut-être pas de solution, y'en a-t-il ? Mais comme une sorte de consolation possible.