samedi 17 janvier 2009

Percival Everett, Blessés

Comme je l'ai déjà si souvent dit, je suis un amoureux de livres et de littérature. C'est pour ça qu'un des cadeaux les plus précieux qu'on puisse me faire c'est m'offrir "le dernier livre que j'ai adoré" : c'est fabuleux de découvrir ce qui a ému ou fasciné un ou une ami(e), et, partant, de nouveaéux univers. C'est en tout cas pour moi un cadeau vraiment précieux qu'on m'offre en me faisant partager une passion.
Mathilde m'a offert pour mon anniversaire trois livres de ses derniers "coups de coeur". Allez savoir pourquoi, mais l'un d'entre eux m'a tout de suite donné envie de l'ouvrir et de le lire : Blessés, de Percival Everett. Sont-ce les deux chevaux qui se cabrent sur la couverture ? certainement un peu. Est-ce le titre, ce simple adjectif ? certainement aussi. Allez savoir pourquoi un livre vous invite plus qu'un autre à le lire...
Je viens de terminer Blessés. C'est magnifique. De ces livres qui ne parlent pas beaucoup, qui laissent des zones d'ombre pour que le lecteur puisse s'y projeter, s'y investir peut-être aussi. Où les personnages ne sont pas des héros mais des gens qui composent du mieux possible avec leur existence. Blessés raconte une petite histoire, autour de John Hunt, noir quadragénaire qui élève des chevaux à l'écart des hommes et que les hommes vont rattraper. Une dizaine de personnages à peine composent ce grand petit récit, où on nous donne beaucoup à penser.
Blessés fait penser à un certain, et beau, cinéma américain. Ça pourrait être Fargo, ou surtout No Country for old Men, tous les deux des frères Coen : de ces films où on parle peu, et dans lesquels un drame atroce se noue petit à petit, comme dans une tragédie grecque, pour éclore dans les derniers instants, inéluctable. Quand le générique tombe, quand la dernière page se tourne, c'est brutalement. Le spectateur/lecteur est au milieu du chemin : à lui de comprendre ce que tout cela signifie. C'est de la littérature, ou du cinéma, qui rend intelligent et, surtout, sensible.

Percival Everett, Blessés ; Actes Sud collection Babel ; 271 pages, 7,50 euro.

3 commentaires:

Samuel a dit…

Tes conseils de bouquin m'ont conduit à acheter l'Arrière-pays de Besson que tu avais mentionné sur mon blog! Je ne l'ai pas encore lu, mais je m'y plonge dès que j'ai un peu de temps!
Mais ne fais pas trop de critiques de livres, parce que ça me donne envie de tout acheter!!! ;-))

lelapingivré a dit…

c'est le plus encourageant des commentaires - et ça donne envie de continuer alors...
bon "Arrière-Pays", c'est doux-amer juste comme j'aime !

Anonyme a dit…

J'ai un excellent souvenir de la lecture de ce livre,c'est une lecture pour l'hiver bien installé au chaud,en pensant à ces gens sympathiques,dans un cadre naturel beau et rude mais milieu humain hostile. merci de me rappeler le titre et son auteur, j'ai perdu le livre(peut etre "emprunté" par un ami).
kriss007