mardi 20 janvier 2009

tous à la plage...

Je serais bien en peine de dire pourquoi j'ai une telle affection pour Agnès Varda, et depuis si longtemps - il y a dix ans à Angers, elle était venue présenter son Monsieur Cinéma et avait voulu signer un autographe "sur la main" de quelqu'un. J'avais tourné pendant un moment autour d'elle et jamais osé lui tendre la main. Pourtant, à part Monsieur Cinéma, je crois que je n'ai jamais rien vu d'Agnès Varda...
J'avais pourtant très envie d'aller voir son nouveau film, Les Plages d'Agnès : une sorte de rêverie autobiographique construite autour de l'évocation de plages, réelles ou imaginaires. Il y a chez Varda, quatre-vingts ans passés, une incroyable folie d'inspiration (ainsi voit-on la vieille Agnès au sein d'un tableau de son enfance, ou près d'une jeune Agnès de fiction, sans que jamais on perde le fil), une grande drôlerie (quand on la voit traverser Paris après Sète, sur une coque de noix), une immense poésie (avec des dizaines de miroirs posés sur une plage belge, une scène d'ouverture inoubliable) et surtout une capacité tellement remarquable à mêler rire tendre et émotion profonde. Car on rit beaucoup sur Les Plages, quand les bureaux de la production Varda sortent dans la rue Daguerre, dans le XIVème, transformé pour l'occasion en Daguerre-Plage sous le regard incrédule des riverains (alors ça, j'aurais aimé être là-bas ce jour-là !) ; on y pleure aussi, quand Agnès jette des fleurs devant les photos des acteurs disparus, ou quand elle évoque Jacques Demy mourant.
On sort de ces Plages rempli de bonheurs et d'émotions, on sourit encore le lendemain en repensant à madame Varda marchant à reculons tout au long du film - et on a envie de revoir, ou voir, d'autres films d'Agnès...

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