dimanche 15 mars 2009

Les Matriochkas

J'aime vraiment beaucoup Violaine. Je ne saurais précisément dire pourquoi je me suis toujours senti bien, et en confiance, avec elle. J'aime sa manière d'être, de chanter : simple et sensible.
Violaine m'a donc invité, il y a trois semaines environ, à dîner chez elle, avec quelques amis : deux collègues et une de ses anciennes amies, retrouvées grâce à Facebook - comme quoi ça a bien du bon, ce réseau...
Nous voici donc dînant (magnifiquement) ensemble. L'amie en question disant qu'elle était totalement incapable de chanter, Violaine répliquant qu'elle serait pour sa part bien incapable d'écrire une seule page de roman, alors elles étaient quittes - j'ai donc compris que Stéphanie écrivait.
Je me suis conséquemment documenté sur son travail - et j'ai découvert qu'elle avait, pour son premier roman, Les Matriochkas, travaillé sur le judaïsme et la déportation. Puisque ça collait parfaitement avec mon thème du moment, je me suis empressé de lire ce roman, couronné de plusieurs prix.
Stéphanie Janicot a tissé dans ce texte une trame autour du souvenir et de la culpabilité, offrant une nouvelle pierre à la technique de l'histoire racontée sous plusieurs points de vue, qui chacun éclaire et enrichit l'autre (les deux grandes réussites du genre étant, parmi celles que je connais, L'Eté meurtrier de Sébastien Japrisot et Le Cercle de la Croix, de Iain Pears). Ca commence très simplement, d'une manière très quotidienne, mais rapidement on est absorbé et passionné par ce mélange de passé et de présent, par la recherche de Werner, jeune étudiant allemand tombé par hasard chez une vieille juive, quarante ans après la guerre. Même s'il n'y est qu'à peine question de cruauté, je ne me suis pas tant éloigné de mon thème (et quand bien même !) tant ce texte pose d'autres questions, en particulier celle des motivations propres à chaque action, montrant que tout n'est jamais noir ou blanc, et que la palette des gris est infinie, et subtile.
Les Matriochkas est un texte très touchant, où les éventuelles pistes attendues se révèlent, tour de force, inattendues (impossible d'en dire plus sans en dire trop !).
Une bien belle lecture, que je dois à Violaine et que j'espère contribuer ainsi à partager.

Stéphanie Janicot, Les Matriochkas ; Le Livre de Poche, 216 pages, 5,50 €.

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