samedi 5 avril 2008

blogosphère

Il y a quelques nuits, au cours d'une insomnie, j'ai profité du wi-fi de l'hôtel pour zoner sur différents blogs... J'ai d'abord, à tout seigneur tout honneur, commencé par aller voir Nicolas, dont j'aimais beaucoup les salades et qui m'a donné envie d'ouvrir ce blog ; puis je suis allé ici ou là, ou encore là, sur le blog le mieux écrit à mon sens -
Et là une question m'a assailli (oui, vers quatre heures du mat...) : pourquoi et surtout pour qui écrit-on un blog ? Je n'ai jamais tenu de journal intime ni de carnet de notes (ou je me suis forcé, quand je prenais part à certains projets, pour pouvoir, deux ou trois ans plus tard, me souvenir avec précision du travail, la mémoire faisant régulièrement plus défaut que je ne voudrais le croire...), en disant que le fait que personne ne puisse le lire ne me motivait pas beaucoup.
Je sais qu'une quinzaine de personnes au moins lisent mon blog : des amis surtout, mais j'ai parfois des commentaires de Tiusha, ou d'autres, que je ne connais pas du tout. C'est étrange en fait, de lire la vie des autres, de savoir que d'autres lisent ma vie, ou ce que je veux bien en montrer - mes déboires sentimentaux ou mes enthousiasmes cinématographiques ou livresques (je sais que Jorris adore mes commentaires !...), mes petites notes qui, me semble-t-il, ne peuvent intéresser que moi... Mais il semblerait finalement que non.
Et, plus que qui lit mon blog il y a la question de qu'est-ce que chacun comprend et retire d'icelui ? je sais par exemple qu'Agnès, ma gentille belle-soeur, a mal compris ce que je disais dans ce billet. Pourquoi alors ? parce qu'elle n'a pas lu les autres alentour, relatant ma détresse suite au départ de mon amoureux, certainement. Mais peut-être aurais-je dû prendre plus de précautions, imaginant que chaque lecteur de ce blog n'en lirait pas chaque texte - et que peut-être Agnès, très légitimement, ne s'intéresserait pas à mes détresses amoureuses, ne verrait qu'une photo de sa fille et mon commentaire mi-figue mi-raisin...
Jusqu'où laisser une porte ouverte sur sa vie privée dans un espace public ? c'est ce que je me demande depuis cette nuit d'insomnie. Un élément de réponse ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour qui on écrit ? je crois qu'on a chacun notre réponse (tout comme pourquoi on écrit). Au début je n'écrivais que pour des inconnus, depuis les choses ont bien changé et il n'y a plus tout à fait la même liberté. Mais mon blog est lu par des gens qui comptent pour moi et ça lui donne d'autant plus d'importance. Ouvrir un blog c'est en quelque sorte prendre le risque d'être dépassé par ce qu'on écrit. C'est toujours un compromis à trouver.

Anonyme a dit…

Pour qui on écrit? Pour soi d'abord je pense, parce qu'écrire extériorise et donne une vie autonome à ce qu'on écrit. On peut alors le regarder avec plus d'objectivité.
Je suis partagée sur les blogs: j'aime lire ceux des gens que je connais, mais je ne m'intéresse pas aux inconnus et je ne ressens pas le besoin d'en écrire un moi-même. Je pense que le blog va un cran plus loin que le journal, on extériorise et on envoie ses pensées et ses ressentis. Cela ouvre la possibilité d'un retour, ou de son absence. Mais si on commence à écrire pour les autres, c'est un autre travail, une sublimation artistique qui s'ajoute à l'extériorisation. Je pense cependant que cet art ne doit pas supplanter l'élan initial, mais ça n'est que mon avis...

Anonyme a dit…

C'est l'éternelle question pour moi ... Je n'ai pas de réponse claire.
Au tout départ, c'était un besoin de contact, virtuel à défaut de réussir à le faire dans ma vraie vie. (Le blog a l'avantage de pouvoir être un espace de dialogue avec ceux qui le lisent mais maitrisé par son auteur, ce qui me semblait confortable)
C'était aussi une façon de dire qui je suis, avec mes mots, et à mon rythme... même si c'était (et si c'est encore) quelques fois maladroit..
Enfin, c'était également avec les billets plus intimes, pour me libérer, extérioriser des choses qui me pesaient. Lélie à raison de dire qu'écrire permet d'extérioriser ... Le fait de publier, de rendre public, renforce ce phénomène... (La question se pose toujours de savoir jusqu'où aller dans le niveau d'intimité. Et là , je n'ai pas de réponse non plus. J'imagine que cela se joue à chaque article ... )
Aujourd'hui, j'écris certainement toujours pour ces raisons et aussi "pour mémoire" pour me rappeler et garder une trace des événements et surtout des émotions passées...
Pour ce qui est des lecteurs, je ne sais pas vraiment qui vient me lire (mis à part une toute petite poignée de personnes) ni l'intérêt qu'ils y trouvent. Ils prennent des nouvelles pour ceux qui me connaissent. Ils y trouvent peut-être une certaine résonance avec leur propres émotions pour les autres...je ne sais pas.. Pour beaucoup, Ils se sont tout simplement trompés de pages ! :-)

Anonyme a dit…

Zazie disait dans une chanson: "j'écris quand j'ai mal aux autres, quand ma peine ressemble à la vôtre." Je crois que l'on écrit pour soi tout d'abord, par un besoin de coucher sur papier (aussi virtuel soit-il) des pensées, des idées, des coups de spleen ou des coups de coeur. Les livres à un autre, ou d'autres, fait partie du partage de l'écriture et l'envie de (se) découvrir les uns et les autres doit être quelque part par là, au milieu de tout ça...
P.S: Merci...

Anonyme a dit…

Erratum : il faut lire "les livreR", et non "les livreS" !

tiusha a dit…

questionnement par lequel on passe tous je crois!

contrairement à toi, les quelques lecteurs qui me lisent sont plutôt des inconnus, même si je les connais un peu par leur propre blog et qu'il m'est arrivé d'en rencontrer.

ce qui correspond bien à l'idée intiale de mon blog, que j'ai lancé suite à un changement de cadre de vie assez radical, dans le but de retrouver des gens vivant plus ou moins au même endroit que moi, avec qui partager des petites choses que j'aime ou pas. Pour échanger, pour partager. Indissociable de la lecture d'autres blogs.

ce qui ne m'empêche pas parfois de livrer des choses plus personnelles. "prendre le risque d'être dépassé par ce qu'on écrit", jolie formule de joss.

merci pour le lien.