vendredi 31 octobre 2008

Une partie de campagne

Mercredi, alors que je disais qu'il n'y aurait que 10 personnes, on n'a même pas pu assister à La Vie Moderne (du coup on est allés voir Mesrine, remarquable aussi mais dans un tout autre genre !...), et hier soir encore c'était complet - qu'est-ce qui pousse des parisiens à aller en masse (entendons-nous : la salle est quand même plus petite que pour Mesrine...) voir un tel film : la nostalgie d'une vie champêtre ? la complétude de la vie campagnarde, près des moutons et des vaches ? eh bien ils en sont, nous en sommes pour notre argent parce que, si La Vie Moderne commence comme un film de vacances, par la route et le paysage époustouflant filmés par une caméra embarquée, le film de Raymond Depardon ne nous rejoue pas "que la campagne est belle", mais bien plutôt "qu'elle est dure aux gens qui y vivent et en vivent"...
Depardon filme longuement, tranquillement, ces vieux paysans qui n'ont jamais quitté la ferme familiale et qui, vieillissant, n'en pourront bientôt plus, mais aussi ces jeunes femmes qui ont choisi de venir vivre dans des hameaux dont leurs familles sont le plus souvent les seuls habitants, et qui tentent de s'y faire une place. La Vie Moderne est un film triste et beau, comme disait Verlaine : à la fois extrêmement poétique et profondément poignant.

2 commentaires:

tiusha a dit…

vu hier soir, dans une salle comble, avec un tonnerre d'applaudissements à la fin. j'ai trouvé que c'est filmé de manière admirable, dans le respect des uns, des autres, des silences, de l'isolement, de la dureté de leurs vies. Un magnifique hommage à la condition d'agriculteur de montagne dans le monde d'aujourd'hui, tout en humilité. Je suis ressortie en me disant qu'il faudrait que j'aille enregistrer les souvenirs de ma grand-mère qui a connu cette vie-là...

lelapingivré a dit…

on était peut-être à la même séance alors...