jeudi 19 février 2009

petits amoureux

Ce commentaire de Susy, à propos du décès de son arrière-grand-mère :
"Elle est gentille mamie.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle a choisi d'aller retrouver papi juste le jour de la Saint Valentin !"

Ca va avec l'une des images gravées dans ma mémoire : nous étions allés voir mon grand-père, hospitalisé. Il était l'heure de partir et ma grand-mère, qui devait bien avoir 80 ans à l'époque (et pas loin de 60 de mariage !), s'est empressée d'embrasser son mari. Ils se sont donnés un beau baiser d'amoureux tellement tendre et fougueux - que je crois que Susy a raison : mamie est bien partie retrouver son amoureux, juste un jour de Saint Valentin.

samedi 14 février 2009


Marie Picard
18 mai 1909 - 14 février 2009

désamour

Il y a environ deux mois que mes messages ne sont plus commentés, et je me demande si quelqu'un les lit encore, si ça ennuie tout le monde, si...
Il y a les gens qui me disent "on ne parle que de ton blog" dont je ne sais pas si c'est pour en dire du bien ou du mal...
Il y a les gens qui me disent que j'offre trop de prise aux vents mauvais dans cette page...
Je ne sais pas si continuer signifie quelque chose ou pas.

vendredi 13 février 2009

vendredi 13, le retour

Le dernier vendredi 13 février dont je me souviens, c'est le vendredi 13 février 2004. Ce jour-là, faisant une pause dans un mois extra-surchargé (ouioui, rien de moins que ça), je me rendis dans un lieu de débauche parisien où, alléluia, mes yeux croisèrent ceux de Simon. C'est ça : nos yeux se croisèrent et je suis tombé amoureux de lui.
Le lendemain matin nous nous sommes souhaités une heureuse Saint Valentin. Malgré mon planning invraisemblable, nous arrivions à nous voir simplement, régulièrement. Il s'était marié jeune, à la première fille dont il avait eu envie et bien qu'il se savait gay ; il venait de divorcer, six ans plus tard. Il était malheureux, triste et beau, beau et gentil, gentil et costaud. Je l'aimais !
Mais ça n'a duré que quelques jours : Simon m'a dit que la nuit, il cherchait sa femme dans le lit, et qu'il ne comprenait rien à sa situation. Il m'a donc quitté, au soir du 1er mars et de ma dernière à l'Opéra de Paris. J'ai été tellement triste, pendant si longtemps que j'ai dû quitter le mariage d'une de mes amies, l'été suivant, tellement je pleurais sans pouvoir m'arrêter l'absence de Simon.
J'ai tenté de garder contact avec lui mais, quelques mois plus tard, il répondait ainsi à un de mes messages : "J'espère que tu vas réussir à m'oublier". Bien sûr que non !
Et puis un jour, il y a deux ans environ, en me rendant à pied chez une amie, je croise un homme avec des enfants dans la rue. Je me dis "je connais ce garçon, c'est certainement un de mes collègues - tiens, il a eu un bébé !". J'ai mis une seconde à reconnaître Simon. J'ai fait demi-tour et l'ai suivi, mais je n'ai pas osé l'aborder. Ils avaient l'air tellement heureux, tous les trois ensemble !
Quelques jours plus tard, je reçois un message : "nous nous sommes croisés dans la rue, j'étais avec mon fils je n'ai pas osé te parler"... J'ai depuis repris contact avec Simon, il m'a même téléphoné à la fin de décembre et nous nous sommes parlés pendant plus d'une demi-heure. Il vit donc de nouveau avec une femme, il vient d'avoir une petite fille et il a l'air heureux ainsi. Je suis content pour lui parce qu'il le mérite bien !

(PS : il va de soi que Simon est un prénom inventé)

mercredi 11 février 2009

déception

Je ne fais jamais ça. D'habitude, quand j'ai aimé un auteur, je ne lis surtout pas d'autre livre de lui : je note son nom dans un coin de ma tête et je me dis que le jour où je ne saurai plus quoi lire je n'aurai qu'à lire un autre livre de lui. Ce qui fait que je me retrouve avec sous le coude une liste d'auteurs, qui sont comme une poire pour une soif qui ne viendra jamais - comment ne plus savoir quoi lire quand on veut tout lire ?!... inventaire à la Prévert : Jean Rouaud, Haruki Murakami, Ryû Murakami, Harry Mulisch, Arthur Schnitzler, John Irving, Robert Penn Warren, Francis Scott Fitzgerald, Honoré de Balzac, Margaret Atwood, Marguerite Yourcenar. J'en oublie certainement des dizaines.
Je ne le fais jamais mais j'avais tellement aimé le Blessés de Percival Everett que, l'ayant à peine fini, j'ai couru acheter un autre texte d'icelui : Désert américain. Et, las, ça n'est pas bien du tout, mais alors pas du tout. Un homme, en route pour se suicider, se tue dans un accident de voiture dans lequel il est décapité. Mais, au moment de son enterrement, il ressuscite - et sa résurrection va le mettre au centre du monde, des convoitises et des fanatismes. Je crois, très immodestement, que, raconté comme ça, ce roman peut paraître intriguant. Mais non : il se répète de bout en bout, les situations sensées être cocasses ne sont qu'à peine drôles, et on se demande souvent quand tout cela va finir.
Alors que Blessés est un tel chef d'oeuvre d'équilibre et d'humanité...
Je vais peut-être continuer à allonger ma liste d'auteurs à lire un jour, pour m'éviter de telles déceptions !...

Percival Everett, Désert américain ; Actes Sud collection Babel ; 317 pages, 8,50 euro

lundi 9 février 2009

Elève libre

Je suis allé, en fin de semaine dernière, voir Elève libre, le film de Joachim Lafosse sorti mercredi. L'histoire étrange d'une jeune adolescent qui fait son éducation, scolaire et sexuelle.
Etrange objet que ce film. Etrange objet de cinéma déjà : jamais je n'avais vu filmé du tennis ainsi, en plan fixe d'un seul côté du cours. Jamais je n'avais vu autant de travellings. Jamais je n'avais vu d'aussi gros plans. Tout ces détails, et l'absence totale de musique et d'explication (qui sont tous ces gens ? par quels liens sont-ils unis ?), concourent à mettre graduellement de plus en plus mal à l'aise le spectateur.
Le film se referme progressivement sur ses deux protagonistes principaux : le jeune adolescent qui veut à tout prix passer son "Jury" et l'adulte qui l'aide à se préparer - un peu difficile de croire qu'une seule personne puisse à la fois expliquer les maths, la chimie et la philo, mais on ne sait rien sur cet homme : peut-être est-il lui-même prof ? Tous les autres protagonistes sont progressivement évacués : reste ce face-à-face en huis clos.
Et puis comment croire qu'on puisse parler aussi simplement de sexe entr'adultes et adolescent ? qu'on puisse montrer du sexe à un adolescent, sciemment ? étrangement, malgré tout, ces plans d'éducation sexuelle en direct ne choquent pas (et en plus on profite des fesses de Yannick Rénier en gros plan, et c'est pas désagréable !) ; intriguent, plutôt.
Oui : étrange film que cet Elève libre. On en ressort plein de questions, l'histoire se terminant de manière tellement ouverte... Pour la bizarrerie de l'objet, pour vous faire une opinion - pour me donner votre opinion : Elève libre, de Joachim Lafosse.

jeudi 5 février 2009

travailler plus pour gagner moins

Les chiffres ne mentent pas : j'ai plus travaillé et moins gagné.
Mon dossier vient d'être rééxaminé par les Assedic, après que j'ai "consommé" mes 243 jours d'indemnisation. Les chiffres en attestent : l'année passée j'ai travaillé plus de 1000 heures, contre 950 l'année précédente. Le cumul de mes salaires est légèrement inférieur, de 2 ou 300 euro - et, comble, mes Assedic (c'est à dire, pour ceux qui savent, mon taux horaire) seront moins importantes cette année qu'elles ne l'étaient l'année passée.
La morale de cette histoire est simplissime : j'ai travaillé plus pour gagner moins, et je gagnerai encore moins en ayant plus travaillé - aussi incroyable que ça puisse me paraître...

mercredi 4 février 2009

petite dédicace

et Aurélie dit : "il n'y a pas de titre à ton billet" ; et Aurélie dit : "ne me parlez plus de neige"... voilà pourtant la ronde laissée par un oiseau sous mes fenêtres lundi matin : c'est vraiment Des pas sur la neige...

mardi 3 février 2009

contrôleur du bonheur

Hier soir, dans le métro en pleine heure de pointe - genre sardines tristes.
Un homme monte et dit d'un ton très autoritaire : "contrôleur du bonheur, montrez-moi vos sourires s'il vous plaît". Et de passer dans toute la voiture contrôler les sourires de chacun. Parce que, nous a-t-il dit, la France, transformée en Sarkoland, voit ses habitants atteints d'une dangereuse maladie, la Sarkozyte, qui empêche de sourire à tout jamais.
Il nous a tenus pendant bien 5 minutes, réclamant une aide pour son activité non encore rémunérée (un homme lui a même donné 20 euro, et il a demandé au wagon entier de l'applaudir) et disant un mot à chacun, même aux réfractaires.
C'est rien, mais j'avais la banane en sortant de ce trajet. J'aime que des gens mettent un peu de poésie dans la vie.




plusieurs mois après, voici un message que le "Contrôleur du Bonheur" m'a demandé de vous transmettre :
Une dernière chose : dorénavant tous ceux qui veulent me joindre en direct, et lire la chronique "ENTRE LES LIGNES", chronique quotidienne du CONTRÔLEUR DU BONHEUR... pourront le faire en tapant sur canalblog, "contrôleur du bonheur". Cela dit en plus de cette petite annonce, pourrais-tu mettre un lien, s'il te plait ?! Bon sourire à toi, cher "LAPIN GIVRÉ". LE CONTRÔLEUR DU BONHEUR"
http://www.controleur-du-bonheur.com/fr/

lundi 2 février 2009

Lapin des villes, Lapin des champs

Ce matin, dans le métro, tagué sur l'affiche d'un avionneur, ces mots : "Prenez le temps, pas l'avion".
Je fais un métier où on prend rarement le temps, parce que le temps c'est de l'argent - et que je n'ai pas besoin de vous faire un dessin...
Mais je me demande, depuis que j'ai rêvé la semaine dernière en traversant la campagne montagneuse en train d'une maison dans les champs, si un jour je quitterai la ville pour la campagne la plus éloignée, comme le font certains collègues - au risque d'avoir moins de travail, souvent. Ou d'être moins à la maison, au minimum.
Mon envie de vivre seul et retiré dans une petite maison dans un champ est-elle seulement un phantasme de citadin rêvant la campagne - et oubliant la boue, les 5 kilomètres à faire jusqu'à la boulangerie la plus proche et la solitude, attrayante en rêve mais moins amusante au quotidien ? ou bien un vrai désir plus profond ?